Les images ont été aimées plus de 510 000 de fois sur TikTok. Dedans, l'autrice américaine Cayce LaCorte aborde le sujet de la virginité. Ou plutôt, elle décortique et dénonce ce qu'elle considère comme un "concept patriarcal utilisé pour contrôler les femmes et qui ne sert à rien, si ce n'est à faire en sorte que les femmes se sentent mal dans leur peau". Face caméra, elle poursuit, indignée : "Ce n'est pas parce qu'un type vous enfonce son pénis au hasard à un moment donné de votre vie que cela change votre valeur, cela ne change pas qui vous êtes, c'est juste arrivé".
Si nombreux·ses l'applaudissent, d'autres s'inquiètent qu'un tel discours rendent les enfants plus enclin·e·s à la "promiscuité". La mère de cinq filles - auprès de qui elle déconstruit aussi cet enseignement sexiste - répond alors en taclant toute la pression qui règne autour de la sacro-sainte "première fois" : "Le sexe est important. C'est une question importante. Cela devrait toujours l'être. Ça n'a rien à voir avec votre première fois... c'est juste ridicule. Tout le concept est ridicule." Une prise de parole décomplexante et déculpabilisante.
Dans une interview pour le quotidien Metro UK, elle développe davantage sa pensée, et ce qui lui fait dire qu'il faut venir à bout de ce terme destructeur. "Je pense que le concept de virginité dans son ensemble retient tant de gens. Ils s'inquiètent de la façon dont ils vont la perdre, des personnes avec qui ils l'ont déjà perdue, ou de ce que cela signifie pour eux en tant que personne. En gros, tout cela sert à nous contrôler et à contrôler la façon dont nous voyons les autres. Les hommes sont intimidés parce qu'ils sont vierges, les femmes sont rejetées parce qu'elles ne sont pas vierges, et au final, personne ne gagne."
Elle insiste sur un point qu'elle estime essentiel : l'aspect très manichéen avec lequel la société aborde le sexe et par conséquent, la perte de virginité. "Si vous ne voulez pas avoir de relations sexuelles, je soutiens totalement votre décision. Je veux juste changer la façon dont nous discutons de la sexualité. Ce n'est pas noir ou blanc, bien ou mal, ce sont juste des gens qui essaient de faire de leur mieux dans leur vie. Ce ne devrait pas être un moment aussi déterminant, mais un choix éclairé".
Alors, comment faire concrètement pour l'avoir, cette discussion parents-enfants sur le moment opportun de coucher avec quelqu'un ? Evoquer ceci avec ses ados : "Quand tu peux avoir une conversation d'adulte avec ton partenaire sur le sexe, quand tu peux parler de protection, parler de tes anciens partenaires, de consentement, de tout ce qui te met mal à l'aise, de ce qui te plaît ou non", alors tu es pret·e. "Et si tu te dis : 'Je ne peux pas parler de ça !', alors tu n'es pas prêt·e". Aussi simple que ça.
Pour Cacey LaCorte, chaque parent devrait permettre à ses enfants de savoir que, peu importe la question, il·elle sera là pour y répondre. Et ce, sans jugement. "C'est tellement important que vos enfants puissent venir vous voir avec des interrogations, des préoccupations ou n'importe quoi d'autre. Vous devez être leur 'espace de sécurité', et même si vous n'êtes pas d'accord avec eux, ils savent que vous les entendrez et les écouterez. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce que nous voulons tous, c'est être vus et entendus."
Elle termine avec le sujet douloureux des agressions sexuelles et revient sur le nombre de personnes dont la "première fois" n'était pas par choix. Et explique que lorsqu'on accorde autant de valeur à la virginité, cela peut influencer la façon dont les victimes se perçoivent. "Vous n'êtes pas souillée", martèle la mère devenue célèbre à une femme qui confiait avoir été violée dans un commentaire. "Vous êtes incroyable et courageuse et j'espère que j'ai pu vous aider". Pour beaucoup, c'est certainement le cas.