C'est une vidéo de quelques minutes qui fait froid dans le dos. En Suède, les équipes de l'émission Not Quite So Normal TV ont mené une expérience dont le constat est édifiant. Afin d'observer la réaction de passants en face à une personne en danger, elles ont mis en place et enregistré une caméra cachée dans différents lieux fréquentés en soirée. Concrètement, des caméras avaient été placées devant une voiture, de laquelle s'échappaient les cris et les appels à l'aide d'une jeune femme manifestement sur le point de subir un viol. "Je vous en supplie, ne faites pas ça, laissez-moi. Au secours, à l'aide. Il n'y a donc personne pour m'aider", hurle la victime, tandis que son agresseur lui intime l'ordre de se taire. Et si les cris sont en réalité un enregistrement diffusé via des haut-parleurs installés dans la voiture, un homme est bel et bien installé à l'arrière de cette dernière, dont les vitres arrière ont été obstruées avec des sacs poubelle. Afin d'attirer davantage l'attention des passants, il se débat dans le véhicule avec pour effet de le faire trembler.
Problème, malgré cette mise en scène très réaliste, la grande majorité des témoins de cette agression fictive ne juge pas judicieux de venir en aide à la victime. Selon le site britannique Metro.uk qui se fait écho de l'expérience, seuls 15% des passants – des femmes, dans la majorité des cas - réagissent immédiatement, en frappant sur les vitres du véhicule, en ouvrant les portes. Certains extirpent même le présumé agresseur de la voiture avant d'en venir aux mains. Mais ce pourcentage reste minime au regard de l'indifférence effarante des 85% des témoins qui, bien qu'ils aient eu conscience qu'une agression était en cours, ont poursuivi leur chemin sans s'arrêter, ni même prévenir les autorités.
À noter qu'en France, un court-métrage similaire avait été dévoilé en octobre dernier pour dénoncer la lâcheté des témoins de viol. Intitulé Je suis à l'heure, il mettait en scène une jeune femme violée dans un train, sous les yeux des voyageurs donc, mais dans l'indifférence générale. Pour rappel, dans notre pays, la non-assistance à personne en danger est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.