Elle faisait violer sa fille pour l'exorciser : une mère jugée à Bobigny© Scott Latham / iStock
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Les faits se sont déroulés entre 2010 et début 2011. L'homme de 28 ans, de nationalité togolaise, aurait violé une adolescente alors âgée de 14 ans lors de séances d'exorcisme. Selon une source proche du dossier, la mère de la jeune fille, âgée de 41 ans, doit répondre de faits de « complicité » puisqu'elle est accusée d'avoir fourni des préservatifs au violeur présumé afin qu'il « désenvoûte » sa fille.
Un viol encouragé par superstition religieuse
La victime, qui vivait au domicile de sa tante à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), avait emménagé peu avant les faits à la demande de sa mère. Celle-ci voulait en effet que sa fille suive des études dans un établissement jugé plus strict, après avoir redoublé une classe de collège.
C'est lors de ce déménagement que la jeune fille a fait la rencontre de l'accusé, concubin de sa tante. La mère de la victime, soupçonnée d'avoir encouragé le viol de sa fille par superstition religieuse, aurait alors fourni des préservatifs à ce dernier, qu'elle aurait également rémunéré pour chasser des « sorciers entrés en elle ». A cinq ou six reprises, l'homme aurait abusé de l'adolescente dans une chambre de l'appartement, priant celle-ci de se taire. « Il lui disait qu'il agissait pour son bien », « pour la libérer d'un esprit moitié-poisson moitié-femme qui habitait en elle », raconte la source proche du dossier.
Placé en garde à vue, l'homme a reconnu les faits. Un geste qu'il explique par « des pratiques vaudous ». Selon une source judiciaire, des marabouts auraient ainsi prédit la mort de sa mère, alors qu'il effectuait un voyage au Togo en 2007. Pour éviter ce drame, deux solutions lui auraient été proposées : couper le bras d'un albinos ou bien coucher avec une jeune femme mineure. Dénoncé par son beau-frère, l'accusé a finalement été interpellé le 24 février 2011.
La mère poursuivie pour complicité
L'emprise psychologique du jeune homme semble avoir également été exercée sur la mère de la victime. Cette dernière, qui vit avec trois autres enfants, participait régulièrement avec ses filles à des cérémonies organisées par le violeur présumé, qui leur demandait de se dénuder et prétendait les « protéger » en leur passant un oeuf et du parfum sur le corps et sur le sexe. La quadragénaire a été remise en liberté sous contrôle judiciaire et reste poursuivie pour « complicité ».
L'accusé est lui poursuivi pour « viols sur mineure », « agressions sexuelles » et « violences avec usage d'une arme ». Incarcéré depuis 2011, il encourt une peine de 20 ans de réclusion. Le verdict du procès de Bobigny est attendu vendredi.
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