Réalisé dans un tissu high-tech ultra-léger semblable à celui utilisé pour les gilets pare-balles, le safe short est, d'après sa créatrice, la tenue idéale pour courir sans risquer d'être violée. Et pour cause : en plus de son tissu indéchirable et indécoupable – même avec un couteau -, cette tenue de sport un peu spéciale est aussi munie d'un cadenas "avec un code aux nombreuses combinaisons" qui verrouille la taille, ainsi qu'une alarme de 130 décibels qui se déclenche si quelqu'un essaye de l'arracher.
Présenté comme l'ultime rempart des joggeuses pour se prémunir contre les violeurs, le safe short a été créé par Sandra Seilz, une allemande de 41 ans. Diplômée en commerce, elle aurait selon France Info inventé le short anti-viol après s'être fait aborder par trois hommes alcoolisés pendant qu'elle faisait une séance de running en forêt. Saine et sauve grâce à l'intervention d'un homme qui promenait au même moment son chien, Sandra Seilz a pris contact avec un designer pour réaliser son projet.
Résultat : un prototype de son safe short a été présenté en mars. Commercialisé dans la foulée, son dispositif anti-viol a depuis semble-t-il trouvé des acheteuses, puisque la première série de 150 pièces (à 109 euros le short) a rapidement été épuisée.
Aussi louable soit-elle – vouloir protéger les femmes d'éventuels agresseurs sexuels – l'initiative de Sandra Seilz n'est pourtant pas sans poser problème. Pour ses détracteurs, le short anti-viol est non seulement une "invention stupide" et "marketing", mais aussi un objet qui entrave le corps des femmes et les stigmatise. Comme la fameuse "ceinture de chasteté" médiévale, le safe short rend responsable les femmes de leur propre sécurité, tandis que les hommes sont dédouanés de toute responsabilité. Si elles n'en portent pas, c'est qu'elles ont "cherché" l'agression sexuelle.
Dans l'émission allemande "Frau TV", plusieurs intervenantes ont exprimé leurs doutes sur l'efficacité d'un tel concept, digne d'un "retour au Moyen Âge". "Moi, en tant que femme, je devrais me tenir en sécurité, plus qu'un homme ?", se demande la présentatrice de l'émission. "Cela va tout le temps dans cette même direction : les femmes doivent faire quelque chose pour ne pas que se produise un acte d'abus sexuel. Hello ? Les femmes doivent pouvoir bouger librement !", s'indigne Carola Klein, membre du centre de crise et de conseil contre le harcèlement sexuel des femmes.
Selon Sandra Seilz, le safe short a été commandé au Japon, en Finlande, en Suède, en Italie, à Taïwan et aux États-Unis.