Avec près de 25% de chômage et une économie en récession, l’Espagne est au bord du gouffre. A l’appel des syndicats et des « indignés » via les réseaux sociaux notamment, les Madrilènes ont envahi les rues, seul moyen pour eux d’exprimer leur totale aversion pour le nouveau plan de rigueur. Au programme : hausse de la TVA, suppression de la prime de Noël pour les fonctionnaires, soit environ 7% de leur salaire annuel. Pas de débordement notoire, hormis un groupe de jeunes manifestants qui a dû être dispersé à coup de matraques et de balles en caoutchouc en fin de soirée.
Les mesures drastiques, soufflées par l’Union européenne qui concède une nouvelle aide aux banques espagnoles et un délai de 2 ans pour ramener le déficit public à moins de 3%, étouffent l’Espagne, déjà bien atteinte par la crise économique. C’est ce qu’explique Paloma Martinez, une fonctionnaire de 47 ans : « Quel Noël fabuleux nous allons passer ! Il n'y aura aucun extra cette année. Tous les ans, ils baissent les salaires, pendant que les prix montent, le métro, le bus... Si nous n'achetons plus, les commerces fermeront, ils vont licencier encore des gens ».
Le gouvernement de droite de Mariano Rajoy court après les euros, qui se chiffrent en milliards : le budget 2012 a abouti à une économie inédite de 27,3 milliards d’euros. Un montant qui n’a pourtant pas permis au pays de redresser les comptes publics, toujours dans le rouge. Le nouveau plan annoncé devrait permettre une nouvelle économie record de 65 milliards d’euros.
Laure Gamaury
(Source : liberation.fr)
Crédit photo : Luis Sevillano/El Paìs
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