18 000 : c'est le nombre de salles de tirs que comptent actuellement les États-Unis. Dans la plupart de ces établissements, les habitués s'exercent sur des cibles représentant des terroristes, des voyous ou encore... des extra-terrestres. « La triste ironie est que les vraies cibles de ces violences ne sont pas ces mauvais garçons imaginaires, mais plutôt des personnes qui sont nos amis, nos voisins, nos collègues de travail et nos enfants, dans la vie réelle », déplorent Ewoudt Boonstra et Zack McDonald, les fondateurs du studio de création Bananas & Associates. En effet, chaque année, 32 000 Américains sont les victimes collatérales et innocentes d'un tir par arme à feu. Chaque jour, ce sont ainsi 87 personnes qui décèdent après avoir été touchées par une balle, précise le site d'informations anglophone Psfk.
Aussi pour attirer l'attention des Américains, les alerter sur les conséquences dramatiques de la violence armée et pour dénoncer ce fléau, Ewoudt Boonstra et Zack McDonald ont imaginé la campagne choc Innocent Targets ("cibles innocentes" en français, ndlr). Cette dernière met en scène les victimes des armes à feux sous la forme de cible. Le résultat : une dizaine d'affiches représentant une jeune mariée, un DJ, un livreur de pizza, un garde-forestier ou encore une promeneuse, chaque personnage ayant un impact de balle en plein milieu du front.
« Ces posters illustrent des réalités stupéfiantes à propos des armes à feu aux États-Unis. Le fait, par exemple, que les Américains possèdent 70 millions de chiens et 270 millions d'armes, que les femmes sont deux fois plus souvent tuées par leur mari que par un étranger ou alors que le sol américain compte 60 000 pizzerias contre 120 000 concessions d'armes », insistent les deux hommes dans un communiqué de presse.
À noter qu'après avoir été exposés dans une galerie d'art en novembre dernier, ces posters sont désormais vendus 25 euros. Les fonds récoltés étant reversés à l'ONG The Coalition to Stop Gun Violence. Malheureusement, aussi bienveillante soit-elle, pas sûre que cette initiative fasse le poids face à l'attachement des Américains à leurs « libertés individuelles » dont découle la législation sur le port d'arme. Pour preuve, le 27 novembre dernier, lors du Black Friday (jour de grands soldes aux États-Unis, ndlr.), les ventes ont été décevantes dans la plupart des secteurs, à l'exception de celui des armes. Pas moins 175 000 pistolets, fusils de chasse et revolvers auraient en effet été écoulé ce jour-là. Un quasi record tristement historique.
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