La question éthique ne semble visiblement pas trop gêner Facebook. Le réseau social a sélectionné plus de 680.000 personnes au hasard, explique le Huffington Post et a modifié leur fil d’actualité afin d’étudier « la contagion émotionnelle au travers des réseaux sociaux ». Pour la première moitié des « cobayes », il s’agissait de mettre les messages joyeux au premier plan sur le fil d’actualité, pour voir si cela incitait les utilisateurs à poster des statuts plus joyeux. Pour l’autre groupe: régime sinistrose pendant une semaine. Résultat: oui, les statuts Facebook influent nos émotions. Une conclusion intéressante, à ceci près que pour mener son expérience, aucun utilisateur n’a accepté la moindre clause permettant à des tierces personnes de mettre leur nez de la sorte dans leur « Newsfeed ».
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De quel droit le plus grand réseau social de la planète peut-il unilatéralement mener des expériences sociales sur sa plateforme ? C’est la question que se posent de nombreux utilisateurs, ainsi que certains universitaires américains, comme James Grimmelmann, professeur de technologie et Droit à l’Université du Maryland cité par Slate.com: « Si vous exposez des gens à quelque chose qui puisse induire des changements de leur état psychologique, c’est une expérimentation […] le genre de chose qui nécessite un consentement explicite ». Dans leur papier, les chercheurs expliquent que leurs recherches « étaient en accord avec la Politique d’Utilisation des Données de Facebook, à laquelle chaque utilisateur confère son accord, lorsqu’il créé son compte, ce qui constitue en soi le consentement explicite en amont de ces recherches ». Pas sûr que cette définition du mot « explicite » convainque tout le monde.