Les débats autour de la fausse couche - qu'il s'agisse de la renommer par "arrêt naturel de grossesse" afin d'éradiquer le tabou et la culpabilisation qui entourent le terme, ou de mieux accompagner les femmes qui la vivent - prennent une ampleur nécessaire au coeur de la société. Paula Forteza, députée Europe Ecologie-Les Verts, est une des figures de proue de ce mouvement libérateur.
Le 30 mars dernier, elle a dévoilé son projet de loi pour une meilleure prise en charge psychologique des femmes concernées, soit 20 000 chaque année. Cela passe par davantage de sensibilisation et de communication, mais également par la possibilité de prendre un arrêt de travail de 3 jours suite à l'arrêt naturel de grossesse.
Ce congé payé serait également accessible au·à la partenaire de la personne enceinte, et prend modèle sur le dispositif néo-zélandais instauré en 2021 grâce à la mobilisation de la députée travailliste Ginny Andersen.
"Je propose l'instauration d'un congé spécial de trois jours pour la survenue d'une fausse couche", déclare l'élue française dans les colonnes de Rue89. "Cela existe en Nouvelle-Zélande. C'est un moyen de reconnaître officiellement et symboliquement l'existence de ce moment, et du deuil qu'il induit." Et d'ajouter : "Les sages-femmes, quant à elles, devraient être habilitées à prescrire un arrêt de travail".
Et Paula Forteza, qui l'a elle-même vécue, de souligner : "la fausse couche n'est pas une maladie, mais c'est un événement marquant qui nécessite du temps pour s'en remettre. Tant pour la femme que pour le conjoint."
Autres propositions : créer un "droit" au télétravail pour la femme enceinte, afin de limiter l'exposition stress qui pourrait augmenter le risque d'arrêt naturel de grossesse de 42 %, mais aussi intégrer des informations précieuses sur l'arrêt naturel de grossesse au programme scolaire. "Il est totalement incompréhensible que cela ne soit pas évoqué lors des cours d'éducation sexuelle", estime Paula Forteza. "C'est un sujet qui mérite d'être compris et appréhendé des femmes, mais aussi des hommes."
Dans le dossier du projet de loi, la députée écolo explique enfin : "si nous voulons avancer vers une plus grande égalité au sein du couple et une déconstruction des rôles et des tâches traditionnellement assignés, nous devons aussi permettre au conjoint, quel que soit son genre ou son statut, de s'impliquer tout au long des événements liés à la grossesse, de se sentir directement concerné, dans les hauts comme dans les bas". A bon entendeur.