Un "die-in", qu'est-ce que c'est ? Un type de manifestation ou happening collectif consistant à se coucher au sol afin d'exprimer son indignation dans le cadre d'un engagement précis. Et c'est justement ce qu'ont fait de nombreuses manifestantes à travers la France ce samedi 16 octobre. Dans plusieurs villes comme Paris, Nancy, Bordeaux ou Toulouse, des personnes se sont allongées au sol pour mettre en lumière les 93 féminicides commis depuis le début de l'année.
Une initiative marquante du collectif féministe #NousToutes, qui dénonce les violences faites aux femmes depuis des années déjà. Par-là même, ces dizaines de manifestantes cherchaient à éveiller les consciences, et épingler les failles de la justice comme du gouvernement pour ce qui est de la sécurité des femmes.
"Face à ces violences permanentes et au peu d'actions concrètes du gouvernement, nous exigeons le déblocage d'un milliard d'euros afin de financer des politiques publiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, dont les retombées seraient bénéfiques à l'ensemble de la population", a précisé #NousToutes.
Dans des villes comme Bordeaux, ce "die-in" a également pris place devant le commissariat central, afin de réagir aux nombreux témoignages anonymes suscités par le mouvement digital #DoublePeine, mettant en lumière l'accueil parfois désastreux des victimes de violences au sein des commissariats. Des paroles fortes témoignant bien souvent d'un "victim blaming" désolant.
"Nous demandons aussi l'augmentation des structures et mesures qui garantissent la sécurité des femmes et des enfants victimes de violences : mise en sécurité, hébergements, téléphone grave danger, ainsi que l'augmentation des subventions allouées aux associations qui participent à la prévention des violences sexistes et sexuelles et à l'accompagnement des victimes", a développé #NousToutes. Le collectif féministe exige enfin une meilleure formation des services susceptibles de prendre en charge les victimes de violences.
A Toulouse, c'est un slogan fort qui fut clamé : "A mort le féminicide".