72. C'est le nombre de féminicides rapporté par le collectif "Féminicides par compagnon ou ex" depuis le début de l'année. Plus encore, le collectif féministe a recensé 18 féminicides en France entre le 1er juillet et le 15 août. Période alarmante, l'été marquerait une hausse des féminicides, comme l'affirme le journal 20 Minutes.
Mais pourquoi ? En partie car cette période, détaille la porte-parole d'Osez le féminisme dans le Vaucluse Blandine Deverlanges à Radio France, "engendre un effet huis clos, les hommes obsessionnels étant soit en vacances, soit seuls avec la victime. Ils peuvent aussi être tout seuls, sans les contraintes sociales habituelles comme le travail et ils vont alors se focaliser uniquement sur leur victime".
L'augmentation des féminicides est donc nette durant la période estivale, et notamment "durant le mois d'août, particulièrement meurtrier", développe la vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides relate Alisson Blondy. La vice-présidente rappelle que le mois d'août représente également "les vacances au niveau des associations de territoire, et les vacances judiciaires, avec moins d'avocats disponibles".
Une période particulièrement préoccupante donc. Cette hausse des féminicides indigne les associations féministes. Auprès de la radio France Bleu, Anne Bouquet-Rault, présidente du Centre d'information sur le droit des femmes et des familles de Vaucluse, alerte sans détour : "On n'accorde pas les moyens qu'il faudrait à cette lutte".
"Il faut qu'on ait des gendarmes et policiers exclusivement dédiés à l'écoute des victimes, ainsi que des magistrats, car les victimes ne vont pas en diminuant. Les pauvres malheureuses viennent nous voir, repartent et se font tabasser. Quand on demande une ordonnance de protection et qu'on ne l'obtient pas, on se demande ce que font les gens quand ils ouvrent les dossiers", développe la présidente. Un état des lieux inquiétant.
Vice-présidente d'Osez le féminisme 84, Valentine Rioufol ne dit pas mieux auprès des ondes de France Bleu : "On est à peu près à 130 féminicides par an en France. On sait ce qu'il faut faire pour que ça baisse, mais on ne fait pas. Il faut mettre des moyens au niveau de la police, au niveau de la justice. C'est une volonté politique qui manque. Tout le monde s'en fiche, c'est la condition des femmes, tout le monde s'en fiche des femmes !".