Le festival d'Avignon se tiendra du 7 au 26 juillet prochain. Pendant trois semaines et comme chaque année, la ville du Vaucluse se transformera en théâtre à ciel ouvert. Afin d'annoncer l'événement attendu, c'est le travail de l'artiste afghane Kubra Khademi pour illustrer l'affiche. On y voit des femmes nues derrière trois clés, symbole de la Cité des papes.
Une création qui, à en croire les commentaires, a fait bondir certain·es internautes visiblement choqué·es par la simple représentation d'un corps.
Sous la publication qui présente l'illustration, les mots sont hallucinants. L'image serait ainsi "vulgaire", porteuse d'un message "malsain" ou encore coupable de "promotion de la pédophilie". Une pétition a même été lancée par un homme qui exprime auprès du Dauphiné Libéré à quel point il aurait été "choqué". "C'est déplacé et pervers", a-t-il lâché. Une interprétation qui laisse sans voix.
Au sein de l'équipe du festival, l'heure est à l'incompréhension et à l'indignation. "Ceux qui voient cela, je les renvoie à leurs propres fantasmes, mais c'est bien Kubra [Khademi] qui s'est dessinée elle-même. Les intégristes de tous bords se retrouvent pour être toujours offusqués par le corps de la femme", dénonce le directeur Olivier Py.
Paul Rodin, le directeur délégué, répond à la haine en soulignant le combat de la jeune femme. "Cette jeune artiste a été d'un courage insensé en Afghanistan contre les talibans, en défendant la cause de toutes les femmes. Son travail est plus puissant encore que toutes les féministes du monde". A bon entendeur.
Olivier Py ajoute par ailleurs que la polémique autour des affiches du festival d'Avignon est monnaie courante. "Je n'ai jamais fait une affiche du Festival qui ne fasse pas polémique", constate-t-il, précisant que certaines ont même dû être altérées en conséquences. Espérons que celle de Kubra Khademi ne soit pas victime d'une censure réactionnaire et rétrograde.