"La ville de Strasbourg s'engage pour les animaux en refusant de servir du foie gras lors des événements officiels ! Remercions-la chaleureusement". C'est sous ce message enthousiaste que Peta, association de protection animale, a annoncé le choix de certaines municipalités : celui de refuser de servir du foie gras.
Synonyme de souffrance animale, le foie gras devrait effectivement être retiré des tables de plusieurs villes, autrement dit des événements officiels, buffets et autres réceptions. Parmi elles, Strasbourg donc, dirigée par la maire écologiste Jeanne Barseghian. Mais aussi Lyon, sous l'impulsion du maire écologiste Grégory Doucet.
"Le foie gras est un produit d'un élevage allant intégralement à l'encontre du bien-être animal. Nous espérons élargir le dialogue autour de ces questions, afin que son initiative puisse être suivie dans les restaurants pour limiter au maximum le service du foie gras, voire l'arrêter", a déclaré le maire dans la presse lyonnaise.
Une initiative qui semble faire des émules. Ainsi Cédric Van Styvendael, maire socialiste de Villeurbanne, aurait également exclu le foie gras des cérémonies officielles de la ville, comme le relève Le Figaro. Des gestes forts à l'approche des fêtes de fin d'année, d'autant plus dans un pays où le foie gras est encore considéré comme un fleuron de la gastronomie française. Et ce malgré le retentissement de ses alternatives, tel le faux gras.
Depuis des années, des associations de protection animale comme L214 dénoncent la pratique du gavage des canards et des oies : "Après chaque gavage, les oiseaux sont pris de diarrhées et de halètements (hyperventilation). Le fonctionnement du foie est perturbé et les animaux ont du mal à réguler la température de leur corps. Chez les canards, seuls les mâles sont gavés. Le foie des femelles, plus petit, est indésirable. Elles sont donc broyées ou gazées".
"Les canards sont gavés deux fois par jour, les oies trois. Cette pratique consiste à administrer de force de grandes quantités de nourriture. Un embuc (tuyau métallique) est enfoncé jusqu'au jabot (partie de l'oesophage) pour y projeter une mixture à base de maïs qui vise à faire grossir le foie le plus vite possible. De 450 g à 1 kg de nourriture sont propulsés en un seul gavage. Après une dizaine de jours de gavage, les oiseaux sont entassés dans des caisses et emmenés à l'abattoir. Ils sont étourdis par électronarcose (décharge électrique) puis saignés. Il arrive fréquemment que les oiseaux se réveillent avant ou en cours de saignée", poursuit le collectif.
Une pratique de plus en plus dénoncée.