Forum Génération Égalité, un nom ambitieux pour une initiative qui ne l'est pas moins. Présenté comme le "plus important rassemblement national sur les droits des femmes", cet événement organisé par la France sous l'égide d'ONU Femmes est mis en avant par la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno.
Interrogée par Le Parisien, celle-ci affirme qu'il s'agit là du forum international féministe le plus considérable depuis celui de Pékin, il y a 26 ans, qui voyait naître le premier grand texte international d'engagement et de législation pour la défense des droits des femmes de l'Histoire contemporaine. L'idée de ce forum qui se tiendra à Paris du 30 juin au 2 juillet ? "Porter le sujet de l'égalité entre les femmes et les hommes sur le plan international comme au niveau national et réunir la société civile et les chefs d'État autour de cette question", définit la ministre.
Un sommet qui concorde avec les 230 ans de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, le fameux manifeste de la femme de lettres féministe et révolutionnaire Olympe de Gouges. "Avec ce forum, nous sommes dans les actes", avance encore Elisabeth Moreno. Mais comment au juste ?
Mais ce rassemblement donnera-t-il lieu à des avancées concrètes ? Elisabeth Moreno le souhaite : "L'intérêt de ce forum n'est pas de redire ce que l'on sait déjà depuis plus de deux siècles. Les 24 États participants, engagés sur 5 ans, vont y annoncer des engagements concrets". Quels changements au juste ? "Des programmes en faveur de l'égalité femmes-hommes, des changements législatifs ou des investissements financiers", développe la ministre, qui parle de "mesures factuelles".
L'absence de factuel, c'est ce qui est justement reproché au gouvernement d'Emmanuel Macron. Les effets du Grenelle des violences conjugales, initié en septembre 2019 par Marlène Schiappa, sont notamment fustigés par les associations féministes. Le forum privilégie une dimension plus large, puisqu'internationale. Parmi les Etats participants se côtoieront par exemple Etats-Unis et Afrique du Sud, Argentine et Allemagne, Canada et Mexique. Mais se réuniront également des ONG et des voix militantes, aussi bien turques qu'américaines.
Sans oublier des personnalités, comme la philanthrope Melinda Gates. Pour Elisabeth Moreno, ce Forum sera une occasion de rappeler les priorités de la France pour l'égalité des sexes, à savoir l'éducation des filles, la protection des femmes menacés, le respect des droits sexuels et reproductifs. Des causes fondamentales à l'heure d'un déconfinement qui ne fait qu'exacerber la situation critique des femmes à travers le monde.
Après un an de pandémie, le "concret" tant annoncé se doit de l'être. C'est pour cela que des associations françaises comptent bien insister sur l'importance d'un plan de relance féministe. Sur les 35 milliards alloués en France aux plans de soutien sectoriels, seuls 7 milliards seront investis dans les emplois de femmes. A l'inverse, des pays comme le Canada mettent un point d'honneur à rendre leur plan de relance inclusif. Les associations réclament notamment "l'égalité salariale et la revalorisation des métiers dits 'de femmes', comme ceux de caissières ou d'infirmières", comme le souligne le HuffPost.
On espère que ce sujet sera largement abordé au sein de l'événement.