L’humour a certaines limites et celui de François Hollande, encore plus. Le président de la République, invité au 70e anniversaire de la fondation du CRIF, s’est laissé aller à une plaisanterie qui n’a pas été du goût des dirigeants algériens. Dans un trait d'humour, François Hollande avait indiqué que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, était rentré d'Algérie « sain et sauf ». « C'est déjà beaucoup », avait-il ajouté, avec un sourire en coin.
Ce qui devait rester une plaisanterie est en train de devenir une affaire d'Etat de l’autre côté de la Méditerranée. Le ministre des Affaires étrangères algérien Ramtane Lamamra a estimé samedi 21 décembre à Alger que la boutade du président François Hollande sur la sécurité en Algérie était un « incident regrettable » et une « moins-value » pour les liens entre les deux pays. En France aussi, les responsables politiques de l’opposition n’ont pas tardé à réagir, à l’instar de Jean-François Copé, le président de l’UMP, sur Twitter.
Je regrette le dernier dérapage verbal du Président de la République. 1/3
— Jean-François Copé (@jf_cope) 22 Décembre 2013
Sur un thème aussi important que la relation de la France avec l'Algérie, 2/3
— Jean-François Copé (@jf_cope) 22 Décembre 2013
l'exigence de la fonction présidentielle n'autorise pas une formule aussi déplacée. JFC 3/3
— Jean-François Copé (@jf_cope) 22 Décembre 2013
Face à ces critiques, l’Elysée n’a pas eu d’autres choix que de rendre des explications. Les mots du président était une « plaisanterie légère qui pouvait viser n'importe qui dans n'importe quel pays et qui n'avait aucun sens particulier concernant l'Algérie, indique-t-on dimanche dans l'entourage du président, rapporte l'AFP. Il n'y a pas de tension particulière au niveau des autorités algériennes. »