Le 16 décembre dernier, Gérard Depardieu a été mis en examen pour "viols" et "agressions sexuelles". Des faits qui remonteraient aux 7 et 13 août 2018, et qui auraient été commis au domicile de l'acteur de 72 ans dans le 6e arrondissement de Paris, d'après le procès-verbal de la victime supposée. Celle a porté plainte à la gendarmerie de Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône, le même mois. Et s'il a fallu plus de deux ans pour que des actions concrètes soient entreprises, c'est que la jeune femme a dû se battre pour que la justice l'écoute.
Au printemps 2019, après neuf mois d'enquête préliminaire, l'affaire est d'abord classée sans suite. "Les nombreuses investigations réalisées" n'ont "pas permis de caractériser les infractions dénoncées dans tous leurs éléments constitutifs", détaille l'Agence France Presse citant le ministère public. Une source proche du dossier explique également qu'une confrontation entre la jeune femme d'une vingtaine d'année et l'auteur présumé a eu lieu dans les locaux de la police judiciaire parisienne. Seulement, rien ne semble en ressortir, à en croire les autorités.
Pour contrer cette décision, la comédienne (qui préfère rester anonyme) décide de déposer une plainte avec constitution de partie civile. Un moyen d'obtenir, quasi automatiquement, l'ouverture d'une information judiciaire ainsi que la désignation d'un magistrat instructeur, précise l'AFP. Un juge est nommé en août 2020, et relance les investigations dans la foulée.
Les premiers temps, la presse parle d'une agression qui aurait été perpétrée dans le cadre d'une répétition de théâtre, l'agence française révèle quant à elle que Gérard Depardieu serait en réalité un ami de la famille de la victime, et qu'il n'y aurait "absolument rien de professionnel là-dedans", affirme une nouvelle source. Des accusations que l'acteur réfute.
Son avocat, Hervé Termine, déplore aujourd'hui le tournant "public" que prend l'affaire. "Nous étions dans une situation assez exceptionnelle où pendant deux mois, aucune information n'avait filtré. C'est une bonne chose. La justice n'a pas à être rendue sur la place publique", martèle-t-il mercredi 24 février au micro de France Inter. Et d'insister qu'il y a d'un côté "une plaignante qui est partie civile et qui a tous ses droits", et de l'autre son client "qui conteste fermement ces faits et qui a le droit d'être défendu et qu'on doit considérer comme présumé innocent".
"Laissons travailler la justice et respectons les droits de chacun", conclut-il. Sachant que pour 100 viols et tentatives, on compte seulement une condamnation environ, espérons en effet que la justice fasse son travail.