Des perturbations sont attendues dans les aéroports français du lundi 6 au jeudi 9 février, en raison d’un appel à la grève lancé par plusieurs syndicats du transport aérien qui refusent, pilotes en tête, la loi Diard d’encadrement de la grève dans ce secteur. L’ambiance était néanmoins calme ce matin à Roissy lors de l’enregistrement des premiers vols des terminaux 2E et 2F. La compagnie Air France, dont l’activité concentre 50% du trafic de Roissy et d’Orly, a déclaré dès vendredi soir qu’elle assurerait 80% de ses vols courts et moyen-courriers, et 85% de ses vols long-courriers.
Prévision très optimiste, a-t-on rétorqué du côté des syndicats. « Le mouvement sera très suivi, dire combien c’est toujours très compliqué mais il y aura du monde qui fera grève », a affirmé dimanche Yves Deshayes, le président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Il est difficile de prévoir l’ampleur des perturbations, même si la conjonction des revendications de tant de catégories du personnel aérien (pilotes, hôtesses et stewards, agents en escale, ravitailleurs, bagagistes, etc.) est plutôt inédite. Pour éviter de faire le pied de grue dans les halls d’aéroport, mieux vaut suivre les recommandations d’Aéroport des Paris (ADP), et s’enquérir du maintien de son vol auprès de sa compagnie aérienne avant de se rendre à l’aéroport.
Les syndicats s’opposent à la loi du député UMP des Bouches-du-Rhône, Éric Diard, dans laquelle ils voient une tentative du gouvernement de « restreindre leur droit de grève ». Adopté le mois dernier à l’Assemblée, le texte transpose au secteur aérien ce qui avait été appliqué en 2007 aux transports terrestres (la SNCF et la RATP notamment), en imposant de la part des grévistes une déclaration individuelle 48h à l’avance, et de la part des compagnies un devoir d’information avec prévisions de trafic 24h au moins à l’avance. En dépit de la garantie de la confidentialité entourant ces déclarations individuelles, les organisations syndicales redoutent un fichage des salariés grévistes. La proposition de loi Diard doit être examinée le 15 février par le Sénat, majoritairement à gauche, puis revenir en commission mixte paritaire avant une dernière lecture à l'Assemblée.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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