La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a été lancée par le ministère de la Santé le 11 octobre : jusqu'au 31 janvier 2014 inclus, chacun est invité à se faire vacciner contre ce virus qui, bien que fréquent à cette période de l'année, n'en demeure pas moins dangereux pour les personnes les plus vulnérables.
L'an dernier, 818 cas graves de grippe ont été recensés. 153 ont abouti à un décès. Pourtant, malgré les recommandations du gouvernement et des professionnels de santé, qui enjoignent la population à se faire vacciner, un sondage Ifop-PHR réalisé début octobre auprès de 1 000 adultes montre que seuls 28% des Français de plus de 18 ans ont l'intention de se faire vacciner cette année : c'est presque deux fois mois (34%) qu'en 2012. Si 93% des Français interrogés reconnaissent que la grippe est une maladie grave, voire mortelle, 80% d'entre eux pensent à tort que le vaccin contre la grippe peut être mal toléré, et 59% qu'il peut représenter des risques pour la santé. Enfin, un Français sur trois est persuadé qu'un traitement homéopathique, ou par antibiotiques est suffisant pour soigner la grippe.
Des idées reçues qui empêchent de mener à bien une vaste campagne de vaccination contre le virus et favorisent l'épidémie : l'an dernier, dix millions de Français ont contracté le virus de la grippe.
Interrogés par le quotidien La Provence, le Dr Francis Charlet, responsable du département Veille et sécurité sanitaire de l'Agence régionale de Santé Paca et Caroline Six, épidémiologiste au CIRE Sud, rappellent pourtant que les antibiotiques sont inefficaces contre la grippe, « sauf en cas de surinfection. Pour soigner une grippe, le repos est nécessaire et il faut prendre des antipyrétiques pour diminuer la fièvre et les douleurs. Parfois, des antiviraux sont prescrits pour éviter les complications ».
Il est recommandé aux populations dites « vulnérables » de se faire vacciner dès le début de la campagne de vaccination : les personnes âgées de 65 ans ou plus, les femmes enceintes, les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, de troubles pulmonaires, hépatiques, d'affections de longue durée ou de maladies chroniques (asthme, diabète…), ainsi que les personnes obèses. Il est aussi recommandé aux professionnels de santé de se faire vacciner pour éviter de devenir des « relais » au virus. Il n'y a pas de contre-indications pour le vaccin contre la grippe.
La composition du vaccin contre le virus de la grippe changeant tous les ans, il est nécessaire, pour être certain d'être protégé chaque hiver, de se faire vacciner chaque année. Pour la saison 2013-2014, le vaccin est capable de protéger contre les virus H3N2, H1N1 et une souche B.
Il est aussi important de noter que la vaccination, doit idéalement se faire le plus tôt possible dans l'année, avant la circulation active des virus grippaux. À noter qu'après la vaccination, notre organisme a besoin de quinze jours pour former les anticorps nécessaires. En fonction des individus, l'immunité due au vaccin dure entre 6 mois et un an.
Le vaccin est pris en charge à 100% pour les personnes à risque. Celles-ci recevront, d'ici la fin de l'année, un bon de vaccination à leur domicile, à présenter chez leur médecin traitant ou dans un cabinet d'infirmerie.
Les personnes qui ont déjà été vaccinées l'année précédente peuvent directement retirer le vaccin (environ 6 euros) en pharmacie. La vaccination peut être faite par un infirmier.
Les personnes n'ayant jamais été vaccinées, les femmes enceintes ou les personnes souffrant d'une obésité sévère doivent en revanche consulter leur médecin pour obtenir une ordonnance.
Le vaccin leur sera remboursé par la Sécurité sociale à 65%. L'acte médical payant chez un médecin ou un infirmier est lui aussi remboursé par la Sécurité sociale.
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