Quand elles prennent la décision de faire un enfant, beaucoup de femmes se contentent d'arrêter leur pilule contraceptive et d'acheter des tests d'ovulation. Pourtant, un sondage sur les Françaises et la consultation préconceptionnelle réalisé par OpinionWay pour la Fondation PremUp et dévoilé ce lundi 17 novembre rappelle que consulter son médecin avant de mettre un bébé en route est nécessaire pour être tenue informée des risques liés à la grossesse.
« Les femmes n'ont toujours pas le réflexe de se dire "j'ai un projet de bébé, je consulte" », explique Albane Tresse, la porte-parole de la Fondation PremUp, le réseau de recherches et de soins dédié à la femme enceinte et au nouveau-né prématuré.
Réalisée auprès de 1010 femmes représentatives de la population française, l'enquête OpinionWay/PremUp montre que plus du tiers des femmes (36%) qui se lancent dans un projet de conception ne disposent d'aucune information sur les risques liés à une grossesse. Seules deux femmes sur cinq se renseignent au préalable sur les risques médicaux auprès des professionnels de santé, en consultant des livres ou Internet, ou encore en se renseignant auprès de leur entourage.
Plus inquiétant encore, le sondage commandé par PremUp montre que seules 12% des femmes désirant tomber enceinte ont consulté un médecin avant l'arrêt de toute contraception et 14% après, soit 26% au total, tandis que les autres ont attendu les premiers signes de grossesse avant de consulter.
Un manque flagrant d'information à relier à la hausse de la prématurité, d'après PremUp. La fondation rappelle notamment que 60 000 bébés naissent chaque année avant terme, soit environ 7% des naissances en France, selon les résultats de la dernière enquête périnatale réalisée en 2010. Selon PremUp, la moitié de ces prématurités sont provoquées par les équipes médicales, dès lors que la poursuite de la grossesse met en danger santé de la mère ou celle du fœtus. Or, souligne Albane Tresse, ces accouchements prématurés sont favorisés par les grossesses multiples et l'augmentation de l'âge des mères, mais dépendent aussi des conditions socio-économiques et de la prise en charge trop tardive de certaines futures mamans : 10% ne consultent pour la première fois qu'après le premier trimestre de grossesse, soit deux fois plus qu'en 2003.
Le sondage OpinionWay/PremUp met aussi en lumière le manque d'information des femmes sur les conduites à risques ou les pathologies pouvant avoir un impact sur leur santé et celle de leur enfant.
Si 98% des Françaises connaissent les risques médicaux liés à la consommation d'alcool, de tabac et de drogue pendant leur grossesse, les complications liées à certaines pathologies sont encore mal appréhendées. C'est notamment le cas de l'hypertension artérielle, citée par seulement 57% des femmes interrogées. Pourtant, elle est à l'origine du risque de pré-éclampsie, l'une des complications les plus courantes et redoutées. À titre de comparaison, le sida (pour 84% des femmes) et le diabète (pour 64 %) sont davantage considérées comme des pathologies à risques.
Les femmes, toutefois, se montrent plus prudentes une fois enceintes : 86% déclarent avoir respecté toutes les étapes du suivi médical (consultations et échographies) et 83% avoir fait attention à la prise de médicaments sur ordonnance et sur l'automédication.