Zebedee Management est une agence britannique qui représente des profils atypiques et célèbre les différences que beaucoup dans l'industrie de la mode et de la beauté ont tendance à ignorer. A l'occasion de sa nouvelle campagne, elle met à l'honneur 19 modèles âgé·es de 2 à 54 ans possédant la même particularité physique : ils et elles sont né·es avec un membre en moins ou celui-ci a été amputé suite à un accident.
Il y a environ 30 millions de personnes amputées dans le monde et plus de 100 000 au Royaume-Uni seulement, indique l'agence a l'origine du projet dans un post Instagram. 5 000 amputations y sont pratiquées chaque année, et pourtant il n'existe presque pas de visibilité concernant ce handicap. Et c'est exactement ce que souhaite changer Zebedee Management.
"Ces images sont une célébration de leur amour-propre et de leur acceptation corporelle", explique-t-elle sur le réseau social en parlant de ses modèles. "Que leur différence soit acquise plus tard (cancer, méningite, accident, diabète, ex-vétérans) ou congénitale, ils souhaitent simplement pouvoir tenir debout, avec et/ou sans prothèses."
"Nous savons tous que la représentation positive est importante, que ce soit dans les arts, la mode ou les médias. Et pourtant, nos mannequins peuvent probablement compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où ils se sont vus représentés."
Au fil de clichés sobres, réalisés par la photographe Elise Dumontet, qui mettent l'accent sur la beauté des corps et le regard des protagonistes, on découvre leurs histoires de vie.
"Je ne suis pas née avec une seule jambe. Je suis devenue amputée à l'âge de 30 ans à la suite d'un accident", confie ainsi Nancy. "Les gens me regardaient d'un air choqué et critique et se demandaient comment je pouvais continuer à vivre, sans parler d'avoir des enfants."
"Il est si important de sensibiliser les gens et d'accroître la représentation pour remettre en question les idées fausses", poursuit-elle. "On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve".
Pour Ashley, née sans son avant-bras droit, l'enfance a été particulièrement difficile : "J'ai souffert parce que les gens me traitaient de monstre manchot, qu'ils ne jouaient pas avec moi dans la cour de récré. Un garçon m'avait même dit qu'il sortirait avec moi si j'avais un autre bras ", explique-t-elle.
"C'était vraiment difficile d'essayer de s'intégrer, mais c'est encore plus difficile quand on est physiquement différent. C'est pourquoi il est si important pour moi d'avoir une représentation dans les médias."
Jamie quant à lui, dénonce l'obsession de la perfection de la société : "Le monde se concentre généralement sur la création de l'image 'parfaite' tandis que d'autres essaient désespérément d'entrer dans cette catégorie. Si d'autres se battent pour ça, moi je m'efforce d'être individuel - d'être moi-même". Une belle leçon de vie.