En ces temps d'inflation, osera-t-on demander à ses proches de contribuer financièrement aux repas durant cette période de fêtes de fin d'année ? La question a le mérite d'être posée. Elle l'est notamment par la presse américaine.
Ainsi, constatant que les Américains dépensent environ 1 000 dollars (940 euros) par an à Noël d'après les données de la National Retail Federation, le journal Newsweek affirme qu'une grande partie des dépenses annuelles ira en cadeaux, ce qui met en lumière l'enjeu économique de la nourriture et des décorations. Or, cette année, le coût plus élevé d'un repas de Noël peut amener les consommateurs à faire payer des amis et des membres de la famille pour un repas fait maison. Et d'autant plus au sein de grandes tablées. Une bonne initiative face à la crise ?
En tout cas, cette proposition fait son petit bonhomme de chemin, notamment sur les réseaux sociaux. Ainsi Newsweek a-t-il observé l'afflux de fils de discussion Facebook sur le sujet ces dernières semaines et des publications accumulant "des milliers de commentaires" sur des espaces de discussion comme Reddit. Auprès du magazine, une mère de famille britannique abonde : "Je n'ai jamais facturé de repas, mais avec le climat financier actuel, je pense qu'il est plus que raisonnable de demander aux gens de contribuer".
"Je pense que demander une participation, monétaire ou alimentaire, est juste si vous nourrissez toute une famille, surtout dans le climat actuel. Ma fille est étudiante et quand ils se voient entre amis ils apportent chacun un plat par exemple", évoque une autre internaute.
De quoi concilier logique économique et solidarité, dans un climat de crise critique, tout en personnalisant les demandes selon les moyens de chacun. Cependant, certaines voient trouvent que cela ne fait pas trop "esprit de Noël".
"Demander une contribution financière pourrait causer un malaise des deux côtés, il vaut mieux éviter. Il ne faut pas limiter la participation à l'argent. Il peut être jugé impoli de demander de l'argent ou des contributions monétaires pour les repas", constate Tamiko Brown-Zablith, PDG de Minding Manners, cabinet de conseil en bienséances. Cette dernière recommande plutôt une aide à la conception des repas, par exemple.
Un enjeu moins anodin qu'il n'y paraît. En septembre dernier, on estimait le taux de l'inflation alimentaire en France à 9,9%, selon l'Insee. Un domaine qui concerne en moyenne 11% du budget des Français. Parmi les plus grosses augmentations, le prix de la viande, ayant augmente de 11% en un an, et même de 30% pour certaines viandes surgelées, comme le rappelle le site de TF1. Un secteur qui pour bien des foyers s'avère particulièrement important lorsqu'il est question de composer les repas des fêtes...