Le jugement rendu par le tribunal stipule que les activités de la militante pacifique sont des "mensonges" destinés à ternir la réputation du pays. Narges Mohammadi, responsable adjointe du CDDH et mère de jumeaux de trois ans était incarcérée dans la prison d'evin depuis son arrestation le soir du 10 juin à son domicile de Téhéran.
Le centre des droits humains (CDDH) est une association cofondée et dirigée par la lauréate du prix nobel de la paix Shirin Ebadiet qui s'insurge contre cette condamnation et déclare « Toutes les activités de Narges Mohammadi visaient à défendre les droits fondamentaux et c'est ce qui a déclenché l'hostilité des services de sécurité. Elle est animée d'une conviction profonde dans son travail, mais le tribunal a ignoré sa défense et l'a condamnée à 11 ans de prison.
C'est une sentence inique, qui va à l'encontre du droit relatif aux droits humains, mais aussi des lois iraniennes. Ce n'est pas Narges Mohammadi qui ternit l'image de l'Iran, mais bien les actions des forces de sécurité et les défaillances du système judiciaire. Narges Mohammadi, cofondatrice du Conseil national pour la paix, lutte pour diminuer les tensions internationales dues à la politique nucléaire de l'Iran.
Elle milite pour des élections transparentes et se bat pour l'arrêt des exécutions de mineurs de moins de 18 ans.Ses actions se sont vues récompensées par plusieurs prix internationaux qu'elle n'a pas pu aller recevoir ,son passeport lui ayant été confisqué en 2009. Mohammad Ali Dadkhah,Mohammad Seyfzadeh autres cofondateurs du CDDH ont été condamnés à des peines de prison pour leur rôle dans la création de l'association.
Abdolfattah Soltani, arrêté le 12 septembre,est en attente de jugement derrière les barreaux de la sinistre prison d'evin pour le même motif. Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International, exprime son soutien, espére une mobilisation internationale et s'indigne
"Nous assistons à une criminalisation générale de la défense des droits humains en Iran. Aujourd’hui, presque tous les avocats et militants, dont ceux du CDDH, sont pris pour cibles, arrêtés et poursuivis pour des accusations spécieuses liées à la « sûreté nationale » et précise " Alors que l’Iran assure à la communauté internationale qu’il coopère avec les organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains, il a contraint le CDDH à fermer ses portes en décembre 2008 et continue de prendre pour cibles des membres d’autres associations ».
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