Elles se prennent en photo avec des cintres sur les réseaux sociaux, autrefois parfois utilisés pour avorter, lorsque cela n’était pas légal. ¡ Nunca más ! - Plus jamais ça ! crient ces femmes, jeunes mais aussi moins jeunes, dont certaines ont connu l’horreur des avortements clandestins. La loi portée par le gouvernement conservateur, en pleine convention à Valladolid, accuserait un retour à la loi de 1985, la première à avoir légalisé la pratique de l’IVG en Espagne après la mort du général Franco. L’avortement n’est depuis devenu pleinement légal qu’en 2010, sous le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero. Un droit fragile puisque le gouvernement de Mariano Rajoy qui a succédé au PSOE en pleine crise économique souhaite revenir sur cette question par amendements. La nouvelle loi doit encore passer devant le parlement, pour être promulguée. Mais le vote de las Cortes, acquise aux conservateurs, devrait n’être qu’une formalité.
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« Nous, les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous voulons être mère », estime Begoña Pinero, de l’association féministe des Asturies Las Comadres, citée par le journal le Monde. Son association a affrété un train spécial de Gijon à Madrid en passant par Valladolid, rebaptisé « train de la liberté ». Le but? « - Dire au ministre conservateur Alberto Ruiz Gallardon (Justice, ndlr) que nous ne voulons pas qu'il touche à la loi », qui autorise actuellement l’avortement dans un délai de 14 semaines, explique-t-elle. Ce train se remplira au cours de son trajet - le Huffington Post parle de « milliers d’autres personnes » - pour aller manifester jusqu’aux abords de Las Cortes, le parlement espagnol.
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Simultanément, d’autres manifestations sont prévues en Europe. À Paris, une manifestation ira du 7e arrondissement jusqu’à l’ambassade d’Espagne. Même situation à Londres, où une manifestation devrait elle aussi rejoindre l’ambassade ibérique. Mais les capitales françaises et britanniques ne seront pas les seules à se mobiliser: plusieurs défilés sont organisés dans les grandes villes françaises à Bordeaux, Marseille, Nantes, Strasbourg et Toulouse, ainsi que des rassemblements dans une trentaine de villes. En Grande-Bretagne il y aura aussi de grandes manifestations, notamment à Birmingham, Manchester, ou encore Bristol.