C’est à guichet fermé que s’est tenu le meeting de Jean-Luc Mélenchon au Grand Palais de Lille mardi soir. 23 000 personnes dans la salle et à l’extérieur selon les organisateurs, 20 000 personnes pour le quotidien régional La Voix du Nord, 16 000 personnes selon la sécurité : le public est venu en masse écouter le « tribun » de cette campagne. Porté par les sondages qui le définissent de plus en plus comme le troisième homme de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon n’a pas boudé son plaisir face à cette salle comble et enthousiaste.
Faisant référence à une interview de François Hollande par le journal britannique le Guardian où le candidat socialiste assurait que les communistes ne représentent plus rien en France et qu’ils ne sont pas dangereux, le leader de gauche a clamé « We are very dangerous ». Dans cette région industrielle, Mélenchon a également soigné son discours sur l’emploi, s’adressant aux « travailleurs exténués, surexploités ». « Ils vous traitent d'assistés mais il n'y a pas d'assistés, il n'y a que des solidaires! Les assistés, ce sont les riches! » « Le peuple est si usé que ça ne peut plus durer », a lancé le candidat, face aux clameurs d’une foule remontée à bloc.
Il a par ailleurs évoqué les propos du socialiste Jérôme Cahuzac qui avait évoqué des accords entre Front de gauche et Parti socialiste pour les législatives. M. Mélenchon l’a traité de « petit menteur » avant de préciser : « notre ambition, ce ne sont pas les sièges, nous les aurons de toute façon, ce que nous voulons, c'est la révolution ». « Ne venez pas nous chercher avec vos histoires, les a-t-il prévenus, soyez respectueux avec la masse du Front de gauche, elle n'est pas à vendre. »
Par ailleurs le leader du Front de gauche s’est montré agacé que François Hollande refuse de débattre avec lui, avant de critiquer le candidat socialiste et les « lignes jaunes » qu’il a franchies : le contrat de travail qui passerait au-dessus de la loi, le concordat dans l'Est auquel on ne renoncerait pas ou la possibilité d'accorder un pouvoir réglementaire aux régions. Une posture appuyée par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, à la tribune : « nous ne sommes pas la voiture balai du PS, nous sommes en train de devenir la locomotive de toute la gauche » a-t-il assuré.
Crédit photo : AFP
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