C'est officiel : la Fédération Internationale de Natation (Fina) a voté en faveur de l'exclusion des femmes transgenres des compétitions féminines d'élite si elles ont connu une partie quelconque de la puberté masculine, rapporte le Guardian. Toutes les sportives ayant mené leur transition après cette période, soit nombre d'entre elles, se verront donc interdites de concourir dans la "catégorie ouverte" envisagée par l'instance, pourtant originellement destinée aux athlètes trans.
Une décision controversée qui la distingue de la plupart des sports olympiques, et qui a été justifiée par une enquête constatant que "les femmes transgenres conservaient un avantage significatif sur les nageuses cisgenres, même après avoir réduit leur taux de testostérone par des médicaments", poursuit le média britannique.
Dans les rangs des militant·es LGBTQIA+, la colère gronde.
"Les nouveaux critères d'éligibilité de la Fina pour les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations intersexuelles sont discriminatoires, nuisibles, non scientifiques et non conformes aux principes du CIO de 2021. Si nous voulons vraiment protéger le sport féminin, nous devons inclure toutes les femmes", a ainsi réagi sur Twitter le groupe de défense Athlete Ally, dont les propos ont été repérés par Neon.
Pour la Fédération Internationale de Natation toutefois, ça ne fait aucun doute : certaines caractéristiques physiques, à l'instar "des poumons et des coeurs plus grands, des os plus longs, des pieds et des mains plus grands", rendraient la compétition inégale.
L'inclusivité oui, mais point trop n'en faut, semble véhiculer la fédération.
Il y a quelques mois, la victoire de Lia Thomas lançait la polémique. Première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire chez les femmes, son titre avait été remis en question sous prétexte d'un avantage physiologique. "J'essaie d'ignorer [les critiques] autant que possible", avait-elle répondu. "J'essaie de me concentrer sur ma natation, ce que je dois faire pour me préparer pour mes courses et j'essaie de bloquer tout le reste."
En 2020, Laurel Hubbard était la première haltérophile trans à participer aux JO. Là encore, sa présence avait soulevé les mêmes débats.