L’Egypte s’invite à Amman. Le secrétaire d’Etat américain est en déplacement à Amman, dans la capitale jordanienne, pour relancer les pourparlers de paix entre l’Etat d’Israël et la Palestine. Pour sa sixième visite dans cette partie du monde, John Kerry a rencontré les représentants de la Ligue Arabe ainsi que neuf de ses membres qui ont manifesté leur accord à une feuille de route proposée par l’Arabie Saoudite.
Lors d’une conférence de presse en marge de cette visite, John Kerry souligne de « grandes divergences de point de vue » entre Israéliens et Palestiniens qui, selon lui, ont empêché les deux parties de se mettre autour de la table des négociations. Mais il se veut optimiste. « Nous allons continuer à rapprocher nos efforts et je continuerai à garder espoir que les deux parties vont bientôt se mettre autour d’une table pour négocier ». Il urge les Israéliens à se montrer moins réticents au dialogue. « Les Palestiniens sont en train de coopérer. Mais il est temps que l’Israël fasse autant », ajoute-t-il.
Mais en pleine crise politico-sociale en Egypte, le secrétaire d’Etat américain ne pouvait pas esquiver l’épineux dossier d’un pays embourbé dans une crise sans précédent depuis la chute de l’ex président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet dernier. Le rôle de l’Egypte sur la résolution du conflit israélo-palestinien est d’une importance primordiale.
Interrogé sur la situation en Egypte, le secrétaire d’Etat américain laisse entendre qu’une guerre civile a été évitée de justesse et souligne l’escalade de la violence dans ce pays avant l’intervention de l’armée. Néanmoins, il refuse catégoriquement de parler de coup d’Etat militaire. « Sur la question d’un coup d’Etat, il est évident que c’est une situation très difficile et extrêmement complexe ». Et de poursuivre : « les Etats-Unis ne se précipiteront pas pour porter un jugement ».
En déplacement en Egypte ce mercredi, Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a rencontré les personnalités politiques du pays, dont l’actuel chef du gouvernement par intérim. Elle a manifesté son souhait de voir Mohamed Morsi libéré. «Je pense qu’il devait être libéré », a-t-elle fait savoir au Caire ce mercredi.