Après trois semaines de procès à la Haute Cour de Londres, le verdict est tombé : la plainte déposée par Johnny Depp pour diffamation contre le groupe de presse britannique News Group Newspapers (NGN), qui détient le tabloïd The Sun, a été rejetée. Immédiatement après, les avocats de l'acteur américain ont assuré que ce dernier comptait faire appel, rapporte l'AFP. "Cette décision est aussi perverse que déconcertante", fustigent-ils dans un communiqué. "Le jugement présente tellement de défauts qu'il serait ridicule que M. Depp ne fasse pas appel de cette décision."
L'acteur de 57 ans reproche à la publication d'avoir présenté les accusations de violences conjugales sur l'actrice Amber Heard, dont il fait l'objet depuis 2017, comme un fait avéré. Dans ses colonnes, en avril 2018, le Sun le dépeignait alors en mari violent. En "frappeur de femmes", précisément, évoquant 14 épisodes de violence, tous contestés par Johnny Depp. Pour le juge Nicol cependant, qui a "examiné en détail" ces 14 épisodes, les termes employés par le Sun sont "substantiellement vrais".
A la Cour, les auditions se sont succédées, la plupart du temps devant Johnny Depp et son ex-femme, Amber Heard, qu'il avait épousée en 2015 avant de divorcer en 2017. Et les révélations sur leur vie privée aussi. Addiction à la drogue, mais aussi accusations de tromperies avec l'ingénieur milliardaire Elon Musk et de défection dans le lit conjugal ont été formulées par l'acteur contre son ancienne partenaire, et réfutées par celle-ci, souligne l'Agence France-Presse.
De son côté, si le comédien admet avoir eu recours à une consommation abusive de drogues et d'alcool (il en parle comme "une lutte interne pour moi en termes d'alcool, de drogues et d'un autre nombre de facteurs dans ma vie"), il assure cependant n'avoir jamais battu son ex-épouse, ni aucune autre femme. Paroles qu'ont d'ailleurs confirmées Vanessa Paradis, la mère de ses enfants, et Winona Ryder, son ex-compagne, par le biais de lettres.
Dans leur plaidoirie, ses avocats ont également demandé au magistrat de "laver le nom" de leur client de ces "accusations scandaleuses" et "fausses", qualifiant ce procès de "douloureux".
Des éléments qui n'ont pas déstabilisé pas Amber Heard. L'actrice avait d'ailleurs réitéré ses accusations à la barre, alors interrogée comme témoin : "Il a explicitement menacé de me tuer à plusieurs reprises. Je me suis sentie piégée avec une personne violente souffrant de dépression maniaco-dépressive, de trouble bipolaire et d'un schéma de psychose et de violence répétées, induites par la drogue." Et lâché : "J'ai été le punching-ball de Johnny pendant des années".
Pour le porte-parole du Sun, la décision de justice est une victoire pour le journal mais pas uniquement : "Les victimes de violences conjugales ne doivent jamais avoir à se taire", a-t-il déclaré, avant de remercier le juge et l'actrice "pour son courage à témoigner devant la Cour".
- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit.
- En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.