On est jamais surpris par "l'audace" de Kourtney Kardashian. Pour le meilleur, et surtout pour le pire. Par exemple ? L'influenceuse s'est illustrée en révélant sur ses réseaux sociaux les produits de sa marque de suppléments "bien-être" Lemme. A savoir ? Des gommes de "santé vaginale", les Lemme Purr. Oui oui.
Ces gommes pour le vagin à 30 dollars sont censées "améliorer la santé vaginale" donc, mais aussi directement influer sur le "goût" et la "fraîcheur" des vagins. Dans son descriptif posté sur Instagram, Lemme Purr insiste ainsi sur "la santé vaginale, cette partie si importante du bien-être général d'une femme dont on ne parle pas assez". Bon point vu ainsi. Mais le bât blesse quand l'annonce invite joyeusement à "donner à votre vagin la douceur qu'il mérite" en lui attribuant un sympathique "goût ananas".
Derrière la curiosité marketing, c'est une injonction patriarcale qui pointe le bout de son nez.
L'initiative n'est guère réjouissante. Car ce qui émane surtout de ces gommes Lemme Purr, c'est le doux parfum du patriarcat. L'espace commentaires du post en témoigne : "C'est de la folie, le patriarcat n'en a pas encore fini avec nous, semble-t-il", "Pitié, informez-vous à ce sujet, vous n'avez vraiment pas besoin de ça !", "A quand la version pour les mecs et leur b*te ? Ils n'ont pas ce genre de problèmes ?", déplorent les internautes.
Des réactions légitimes puisque derrière ces produits, on retrouve l'éternel mythe du vagin "parfait" - forcément doux, lisse et... "parfumé" donc. On pense évidemment aux produits selfcare de Goop, la marque de Gwyneth Paltrow proposant douche vaginale et bougies parfumées pour les zones intimes. Des produits qui puisent dans la gène que peuvent éprouver les personnes dotées d'un vagin à propos de ce dernier - sa forme, son odeur - pour leur vendre toutes sortes de bricoles inutiles.
D'autant plus craignos que derrière la question de la construction sexiste, perdure celle, dangereuse, des fake news. Or, la gamme Lemme Purr est déjà pointée du doigt pour l'absurdité médicale des discours que ces gommes véhiculent. Du côté de Jezabel, la médecin britannique Maddy Dann a rappelé les bases : "Aucun vagin n'est sale en soi. Cette marque fait croire que des fonctions vaginales tout à fait normales sont problématiques. Chaque personne avec une vulve ou un vagin va produire une odeur différente, un goût différent, alors que ces gommes suggèrent que chaque vagin doit avoir le même goût, la même odeur, et ce n'est pas réaliste".
Dans les commentaires d'ailleurs, nombreuses sont les internautes à proposer une alternative plus saine à ce bric à broc, si ennuis il y a : "Consulter une gynécologue". CQFD.