Les hommes pensent avoir besoin de plus en plus de béquilles pour arriver à faire l'amour comme ils l'entendent et les Français sont les deuxièmes plus gros consommateurs de Viagra, dépensant en moyenne 378 euros par an. Pourtant, avec plus de volonté, il existe des techniques d'injaculation, vieilles de 4.000 ans, qui porteraient hommes et femmes vers des nues autrement plus intéressantes.
Dans sa version la plus classique, l'homme apprend à bloquer le sperme et évite ainsi la période réfractaire, pendant laquelle il somnole ou ronfle, le temps de récupérer. Pour parvenir à le bloquer, l'homme doit muscler son périnée (entre le rectum et les testicules) par une série d'exercices réguliers et doit, au moment de l'orgasme, parvenir à le presser fortement avec l'index, le majeur et le pouce pour bloquer l'éjaculation au moment où il la sent venir. L'intérêt majeur est prolonger le rapport et devenir multi-orgasmique. Mais il y en a d'autres : d'abord, plus la rétention aura été longue, plus le dernier orgasme, en éjaculant cette fois-ci, sera puissant ; ensuite, cela permet aussi aux femmes qui ont besoin de plus de temps que leur partenaire pour jouir de bénéficier d'un rapport plus long.
Comme la maîtrise de cette technique est complexe et nécessite plus de travail qu'elle n'apporte de plaisir pendant la période d'apprentissage, un sexologue américain, Jack Johnston, a développé dans les années 90 un programme d'entraînement, le " Key Sound Multiple Orgasm " (ou "KSMO" qui signifie l'orgasme multiple du bruit de la clé). Il permet aux hommes et aux femmes de découvrir le plaisir d'être multi-orgasmique. Pour lui, les hommes ne sont pas différents des femmes, et les capacités neurologiques et orgasmiques sont les mêmes.
"J'essaie d'aider les gens à renouer avec l'idée que l'orgasme est un événement énergétique et que, pour les hommes, il est pas automatiquement lié à l'éjaculation. Ce sont deux événements distincts. Deux réflexes distincts", dit-il, dans une interview accordée au site salon.com.
Le "KSMO" se base avant tout sur les sons qu'émettent les personnes pendant une stimulation légère, lors de l'entrainement. La vibration provoquée par ces sons aideraient à "déverrouiller la clé" multi-orgasmique. Plus les sensations sont fortes, puis les sons émis sont forts et portent vers des orgasmes plus puissants, sans envie d'éjaculer. Le massage régulier de la zone périnéale est également souhaitable.
Pour Johnston, le pénis n'est pas le centre névralgique de la sexualité masculine, c'est plutôt le périnée. Comme d'autres avant lui, il considère qu'il est l'équivalent du point G pour les hommes. La méthode qu'il enseigne permet aussi de propager l'orgasme comme un fluide qui se diffuserait dans tout le corps. Beaucoup de témoignages de patients figurent sur son site, certains parlent d'un plaisir qui peut durer une heure ou plus, d'autres d'orgasmes qui semblent venus d'ailleurs, comme un flot d'énergie qui envahit le corps. Les couples en particulier parlent "d'un plaisir commun, où atteindre l'orgasme n'est plus l'objectif. Il s'agit plutôt de construire son plaisir sur l'autre, d'avoir une meilleure compréhension l'un de l'autre et une plus grande intimité."
Selon le sexologue, il faut y consacrer 20 minutes par jour pour en sentir tous les bénéfices, et il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. A en croire les Taoïstes, pour qui la pratique de l'injaculation remonte à la nuit des temps, cela permet de conserver sa testostérone, porteuse d'énergie vitale.
A côté de cela, l'expérience du Viagra fait bien pâle figure, malgré l'avantage de ne nécessiter aucun travail. Gandhi disait que c'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Il se pourrait bien qu'il ait raison...