La chaise de bureau accueille - pour les plus sédentaires - vos fessiers 35h par semaine cinq jours sur sept. A y regarder de plus près, votre fondement et vous passez tout de même l'équivalent de six jours par mois, soit 72 jours par an ou encore deux mois et demie, sur ce satané siège. Dès lors, il convient de s'interroger sur les impacts pour la santé de ce mode de vie au travail.
Sans surprise : c'est très mauvais. En effet, rester assis tout la journée augmenterait les risques de problèmes cardio-vasculaires, de cancers et, en général, de mort prématurée. Il est néanmoins difficile d'envoyer paître votre employeur ou de mener votre rude besogne constamment debout pour pallier les effets néfastes d'une position assise prolongée.
Il existe toutefois des solutions pour contrer le phénomène. Ainsi, une étude réalisée sur 12 778 femmes a prouvé que bouger régulièrement de sa chaise de bureau au cours d'une journée de travail permettrait déjà de lutter contre les effets de la sédentarité. Cette enquête a été menée par Janet Cade, professeur à l'université de Leeds, à partir de 1999 auprès de femmes âgées de 37 à 78 ans. Il a été demandé aux volontaires de classer leurs déplacements dans la journée sur une échelle de 1 ("Je ne bouge pas du tout") à 10 ("Je suis constamment en mouvement").
Les participantes ont été réparties en groupes des plus aux moins sédentaires et leur régime alimentaire, consommation d'alcool ou de tabac ont également été répertoriées. Douze ans plus tard, lors de la session de suivi organisé, les résultats constatés ont été éloquents : les femmes "siégeant" sept heures ou plus par jour étaient 30% plus exposées à des risques mortels que celles qui sont assises cinq heures ou moins par jour. "Les plus actives semblent avoir de meilleurs résultats sur le long terme", indique Janet Cade dans les colonnes du Guardian. Sans se lancer dans la réalisation d'un semi-marathon tous les deux jours, la professeure explique que ne serait-ce que "des petits mouvements" pourraient être "bénéfiques".
"Ces résultats posent la question de savoir s'il faut véritablement renvoyer le fait de gigoter à des notions négatives, comme l'impolitesse ou le manque de concentration, si ces mouvements simples peuvent être bénéfiques". Moralité : gigotez et vous vivrez !