Après la scandaleuse histoire du petit autiste enfermé dans une cage par sa maîtresse d'école, voilà une jolie histoire réconfortante. Alors que de nombreux parents se sentent bien souvent impuissants face au handicap de leur enfant, une maman anglaise vient de découvrir que la cuisine pouvait être utilisée à des fins thérapeutiques sur ces enfants pas comme les autres. Et Deborah French sait de quoi elle parle : son fils Henry est lui-même atteint d'autisme et que sa fille Amariah est de son côté touchée par la trisomie 21. Deux enfants nés à seulement 6 mois d'écart :
"Après la naissance d'Amariah, je suis tombée en dépression et ça a duré pratiquement 1 an", confie-t-elle au site Dailymail.
Il faut dire que la maman a eu toutes les peines du monde à se faire entendre par le corps médical : " C'est moi qui ai dû dire aux docteurs que ma fille était atteinte du syndrome de Down, au début ils ne me croyaient pas. C'est tout simplement horrifiant. Dès que j'ai vu les yeux en amande d'Amariah, j'ai su que quelque chose n'allait pas mais les médecins m'ont assuré que c'était simplement son visage qui avait l'air un peu écrasé ".
Même problème pour Henry, qui ne sera diagnostiqué autiste qu'à l'âge avancé de 18 mois : "Nous nous posions énormément de questions lorsque nous l'avons amené à la crèche pour la première fois. Mais là aussi, le personnel nous a affirmé que nos inquiétudes n'étaient dues qu'à un problème auditif ".
Une nouvelle terrible pour cette maman, qui raconte sa douleur au quotidien : "Partout où j'allais, je pleurais. Les gens nous fixaient en permanence et c'était très difficile à supporter. Je me sentais honteuse, impuissante et complètement perdue. Je n'avais absolument aucune expérience dans l'éducation des enfants dans cette situation".
Très émue, Deborah se rappelle même un épisode particulier où une autre mère l'interpelle un jour en lui demandant si sa fille Amariah ne serait pas un "enfant bâtard" : "Je pense qu'elle essayait d'utiliser un autre terme discriminatoire, mais quoi qu'il en soit, c'est extrêmement blessant d'entendre une personne parler ainsi de votre enfant".
Heureusement, un épisode inattendu va finalement changer complétement la vie de cette petite famille, composée également du père, Jonny et de leurs deux autres filles jumelles, Elisheva et Rafaella (6 ans).
"Un jour où il faisait mauvais temps et qu'Henry était alors âgé de 4 ans, nous avons décidé de faire des cookies à la maison. J'avais fait en sorte de me procurer des moules pour donner une forme acceptable aux gâteaux et compenser ses gestes parfois maladroits. J'ai finalement été surprise de constater que les mouvements d'Henry étaient aussi précis que contrôlés."
Après cette première séance positive, Deborah ne cache pas son étonnement et admire la forme immaculée des cookies de son fils : "Tous les tests effectués par des médecins suggéraient qu'Henry était incapable de se concentrer sur une tâche plus de 5 minutes. Lorsque j'ai sorti ces cookies du four ce jour-là, j'ai réalisé que la cuisine permettait à notre fils de développer de nouvelles capacités motrices et intellectuelles."
Depuis, la famille se réunit régulièrement dans la cuisine pour confectionner des petits plats ensemble. Et si Deborah avoue avoir eu quelques craintes à confier un couteau à son fils aîné, elle constate rapidement les progrès effectués par son fils : "J'ai regardé Henry suivre mes instructions à la lettre. Cuisiner lui permet de se calmer, de canaliser son énergie et d'être créatif."
Même sa fille Amariah, qui n'est pourtant pas très à l'aise avec la communication et les ordres, est également réceptive à l'expérience : "Elle y va à son rythme mais elle aime aussi avoir son rôle à jouer. Elle se débrouille bien pour faire des salades et adore confectionner des sandwichs !"
Convaincue qu'apprendre à cuisiner pourrait bien aider d'autres enfants que les siens, Deborah French change de vie, déménage en Israël, puis devient auxiliaire de vie et coordinatrice d'activité pour enfants aux besoins spécifiques. Dans la foulée, elle décide alors d'écrire un livre intitulé "The Cookbook for Children with Special Needs" ("Le livre de cuisine pour les enfants aux besoins particuliers").
Un manuel simple et bien composé, qui se sert de tout un tas d'icônes de couleur pour suivre de manière ludique les différentes étapes de confection d'une recette. A l'intérieur, Deborah a aussi pensé à tout, puisqu'elle rappelle régulièrement les règles de sécurité à mettre impérativement en place.
Sorti en juillet dernier, le bouquin est déjà très positivement noté sur les sites de commerce en ligne, où les premiers acheteurs ne tarissent pas d'éloges sur la méthode proposée par Deborah French. Cette dernière doit être fière d'avoir réussi à atteindre son objectif :
"J'ai l'espoir que ces recettes puissent aider d'autres familles, exactement comme cela s'est passé pour la mienne."
Mission accomplie !