Du 21 au 24 février s'est tenu au Vatican le sommet sur "La protection des mineurs dans l'Église".
Cette conférence visant à lutter contre la pédophilie et qui s'est majoritairement tenue à huis-clos est considérée par de très nombreuses victimes ou spécialistes comme un échec.
Cité par La Vie, le Suisse Jean-Marie Fürbringer, victime d'un prêtre pendant son enfance a ainsi déclaré : "On n'est pas surpris, mais on est déçus. Honnêtement c'est un blabla pastoral, la faute du Diable... Ils noient le poisson, ça permet de ne pas aborder directement les problèmes de l'Église."
Le pape a également beaucoup agacé en comparant les chiffres des abus dans l'Église à ceux dans des organisations sportives ou au sein des familles selon France Info. Il a semblé vouloir détourner le problème et ne pas vouloir le prendre à bras le corps.
Vendredi 22 février, Linda Ghisoni, sous-secrétaire pour les laïcs au Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie du Vatican, a été la première femme à parler durant cette conférence. Elle a évoqué le rôle important des laïc·ques, les personnes ne faisant pas partie du clergé, dans la lutte contres les abus sexuels au sein de l'institution catholique.
"Chaque féminisme finit par être un machisme avec une jupe"
Le pape François est intervenu à la suite de cette participation. Dans une allocution non officielle rapportée par l'agence de presse Vatican News, le pape a déclaré : "Inviter une femme à parler, ce n'est pas entrer dans la mode d'un féminisme ecclésiastique, parce qu'à la fin, chaque féminisme finit par être un machisme avec une jupe."
Faisant référence à l'intervention de Linda Ghisoni venue parler des abus sexuels dans l'Église, François a poursuivi : "Inviter une femme à parler des blessures de l'Église, c'est inviter l'Église à parler d'elle-même, des blessures qu'elle a. Et je crois que c'est le pas que nous devons faire avec une grande détermination : la femme est l'image de l'Église qui est femme, épouse, mère."
Dans ce discours, le pape ne sort pas de sa catégorisation traditionaliste des femmes.
Dans la suite de cette parole non-officielle, il poursuit à propos de la place des femmes dans l'Église : "Il ne s'agit pas de donner plus de fonctions aux femmes dans l'Église - oui, c'est bien, mais ce n'est pas ainsi que le problème est résolu - il s'agit d'intégrer la femme comme image de l'Église dans notre pensée... et aussi de penser l'Église avec les catégories de la femme."
Le journal anglais The Independent a compté le nombre de femmes invitées à cette conférence. Elles n'étaient que dix sur 190 leader·euses de l'Église catholique.