Les nausées matinales, un véritable fléau pour de nombreuses femmes enceintes. Elles seraient en effet près de 80% à en avoir pendant leur grossesse. D'ailleurs, elles n'ont souvent de "matinales" que le nom et peuvent très bien perdurer toute la journée. La bonne nouvelle, c'est qu'elles seraient en fait un gage de bonne santé pour le bébé à venir, selon une étude publiée dans JAMA Internal Medicine.
Des chercheurs américains du National Institute of Child Health and Human Development ont ainsi suivi un groupe de femmes âgées de 28 ans en moyenne et impliquées dans une précédente étude concernant l'aspirine et les fausses couches. Ils ont analysé celles qui avaient subi de précédentes fausses couches et étaient retombées enceintes. Ces participantes ont dû noter leurs symptômes chaque jour, durant les huit premières semaines de leur grossesse puis, une fois par mois à la fin du premier trimestre. Ils ont alors constaté les résultats suivants : sur 797 femmes ayant obtenu un test de grossesse positif, 188 d'entre elles avaient eu une fausse couche. Ils ont également enregistré que durant les huit premières semaines de grossesse, 57,3 % des femmes interrogées ont signalé des nausées et 26,6 % ont déclaré avoir souffert de nausées accompagnées de vomissements. Or, les scientifiques ont observé que ces mêmes femmes souffrant de nausées et/ou vomissements étaient 50 à 75 % moins susceptibles de subir une fausse couche.
Mais, quel peut bien être le lien entre les nausées matinales et la réduction du risque de fausse couche ? Selon les chercheurs, cette sensation de haut-le-coeur caractéristique des femmes enceintes serait liée aux changements hormonaux dans le corps de la mère, bénéfiques pour le foetus. Par ailleurs, cet écoeurement inciterait les femmes enceintes à privilégier les aliments riches en glucides, ce qui pourrait avoir des effets positifs sur le bon développement du bébé. Mais que les femmes ne souffrant pas de nausée durant leur grossesse se rassurent : cela ne veut pas dire que quelque chose ne tourne pas rond. Comme le rappelle Stefanie Hinkle, auteure principale de cette étude à l'Associated Press, "chaque grossesse est différente et ne pas présenter ce type de symptômes ne signifie pas qu'il va y avoir une fausse couche".