Harcelée, puis cyber harcelée, victime de violences sexistes, grossophobes... La vie de Louane n'a jamais été un long fleuve tranquille, et depuis que la chanteuse est mère de famille, elle ne l'est pas vraiment davantage. La star s'est exprimée dans les pages de "Marie Claire" à ce sujet, au sein d'un long dossier où Camelia Jordana , Isabelle Carré ou encore Zaho de Sagazan s'expriment sur leurs soucis de santé mentale...
"J'ai été suivie psychologiquement presque toute ma vie, mais lorsque je suis devenue mère, j'ai débuté une psychanalyse. J'arrive doucement à l'étape des séances allongées. Intense, non ?", s'amuse la chanteuse. Une fausse légèreté pour celle qu'on imagine accablée de toujours dénoncer les anonymes qui l'insultent.
"Je n'avais pas conscience de mon corps avant leurs insultes sur celui-ci. Ils ont brisé ma confiance. Les attaques sexistes et grossophobes sur les réseaux sociaux ont dû raviver ce traumatisme...", déplore l'une des jeunes artistes préférées des Français. "La première vague de grossophobie remonte aux Victoires de la musique 2019. J'ai 22 ans, je fais une taille 38..."
"Des milliers d'internautes ont commenté mon poids. Moi, je me sentais belle. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Les cyberharceleurs ont passé des années à essayer de détruire ma santé mentale". Louane explique comment elle a rétorqué à ces violences... Mais également, comment elle fait face à d'autres: le risque des agressions dans l'espace public.
Oui, Louane a également abordé au féminin ce que l'on appelle : les stratégies d'évitement. Ce que les femmes déploient dans l'espace public face à la crainte du harcèlement de rue et des agressions qui peuvent en découler - physiques, sexuelles, verbales.... Elle déplore d'abord : "C'est atroce de se dire qu'il y a plus de risques que nous vivions dans la souffrance parce que nous sommes des femmes, mais ça ne m'étonne pas..."
Puis raconte en détails : "Je ne connais pas une femme qui n'ait pas vécu une agression sexuelle ou une micro-agression, qui n'ait pas une technique pour se défendre. Moi, c'est les clés. J'en tiens toujours une paire quand je marche seule. On vit toutes dans la peur !". Un constat d'une impitoyable lucidité malheureusement, qui sera tout à fait familier aux victimes de harcèlement, dans la rue, dans les transports... De nuit comme de jour.
Côté transports, on apprenait en 2021 que la majorité des voyageuses multiplient les "stratégies d'évitement" : 66 % vont jusqu'à modifier leur apparence physique pour ne pas être dérangée ou harcelée, 13 % font en sorte de prendre les transports en commun accompagnées, et 93 %, carrément, "prétendent être occupées" pour éviter d'être abordées. Dans la rue, la "technique de la clef" est malheureusement bien connue elle aussi.
Question santé mentale, afin de faire face à sa souffrance, Louane compte énormément sur ses séances chez la psy. "Ce rendez-vous hebdomadaire m'est nécessaire, obligatoire. Même en tournée, par visioconférence. Je ne pleure jamais pendant les séances, souvent après, au téléphone avec un·e proche. N'ayez pas honte de pleurer ou d'aller consulter si ça peut vous aider ! Je suis forte parce que je vis mes fragilités"