Invitée dimanche 27 octobre sur le plateau de l'émission « 12-13 dimanche », Marine Le Pen a une nouvelle fois réglé ses comptes avec les médias. Visiblement remontée, la présidente du Front national a notamment accusé les journalistes de « surveiller les candidats » du FN aux municipales, de pointer leurs faiblesses alors qu'ils ne sont pas « des professionnels de la politiques », mais « des mères de famille, des chômeurs, des fonctionnaires, des chefs d'entreprise […] des gens qui sont les représentants des Français qui ne se sentent pas représentés par les autres » partis politiques.
Elle s'en est particulièrement pris aux journalistes de deux quotidiens du département du Nord, La Voix du Nord et Nord Éclair : « Je voudrais profiter d'être sur votre plateau, a annoncé Marine Le Pen, pour dénoncer le comportement d'une certaine presse, en l'occurrence La Voix du Nord et Nord Éclair qui ont fait un reportage sur une candidate en disant : "On a surveillé le logement de la candidate, se volets étaient fermés de nuit comme de jour." C'est-à-dire qu'ils ont passé la nuit devant le domicile de la candidate du Front national pour la surveiller. » Avant de s'interroger : « Est-ce que vous croyez que c'est raisonnable et sérieux ? Est-ce que vous croyez que ça ne démontre pas une volonté de la part des médias de venir peut-être au soutien d'une classe politique qui est en train de s'effondrer pour tenter de limiter la dynamique du Front national qui, elle, correspond à une réalité. »
Face aux accusations de Marine Le Pen, les deux quotidiens ont décidé de répliquer. Sur son site Internet, La Voix du Nord revient sur les conditions du reportage réalisé sur la candidate frontiste de Neuville-en-Ferrain, Virginie Laurent, et se défend de toute surveillance de son domicile et de toute manipulation politique. La rédaction du quotidien explique notamment avoir contacté Virginie Laurent pour une interview. La candidate y avait dans un premier temps répondu favorablement et promis de les rappeler « pour un entretien plus complet. Ce qu'elle n'a jamais fait ». « Nous avons donc cherché à la rencontrer, y compris à son domicile, explique La Voix du Nord. Sur place, plusieurs sources nous ont indiqué que ses volets étaient souvent fermés, de jour comme de nuit. Le FN, aujourd'hui, laisse croire que nous avons « planqué » devant son domicile jour et nuit. C'est évidemment faux. » La rédaction rappelle par ailleurs qu'elle cherche « simplement à faire [son] métier ». « Nous avons voulu informer nos lecteurs, leur présenter le candidat qui mènera la liste du FN à Neuville-en-Ferrain, mais aussi évoquer ses propositions au plan local, les raisons de son engagement. Ce que nous faisons avec tous les candidats, de quelque parti politique que ce soit. »
Un point de vue partagé par la rédaction de Nord Éclair. Dans son édito, Jean-François Rebischung, chef de l'édition Tourcoing-Lys, réplique : « Si notre journaliste est coupable, c'est d'avoir fait son métier. D'avoir voulu informer le lecteur sur la candidature d'un parti politique ». Et d'accuser « le FN [de] s'enflammer pour rien. Si ce n'est pour faire parler de lui, de faire le buzz. À moins qu'il n'accrédite une thèse maintes fois entendue. À savoir que le FN peut présenter n'importe qui aux élections locales, tant que sur l'affiche il y a la photo de Marine Le Pen ou le logo du parti ».
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