Une enquête a été ouverte par la Royal Navy après l'alerte d'une ancienne lieutenante, Sophie Brook, racontant comment ses coéquipiers masculins et supérieurs hiérarchiques, l'ont "soumise à un harcèlement sexuel ignoble" durant une dizaine de jours et même menacée de viol. Dans ce témoignage accablant, Sophie Brook déclare également avoir été frappée à de multiples reprises par un collègue masculin - un officier.
Elle aurait, en outre, fait l'objet de plusieurs insultes. Un collège l'aurait traitée de "conne". Elle aurait également reçu des coups de poing au niveau des reins. Sophie Brook affirme qu'on lui aurait dit qu'elle figurait à la sixième place d'une liste émise par ses coéquipiers masculins, classant les collègues qui pourraient, en cas de catastrophe sous-marine, être victimes de leurs agressions sexuelles. Un récit relaté par le Daily Mail.
"Vous êtes numéro six ... donc si quelque chose ne va pas, vous feriez mieux de courir", lui aurait-on dit en ce sens. Et ce n'est malheureusement pas tout.
La victime présumée, diplômée de la London School of Economics, affirme donc avoir été maltraitée physiquement et mentalement. Un collègue se serait également exhibé devant elle, et un autre l'aurait embrassée de force. On lui aurait également léché ses oreilles et soufflé dans le cou. Le récit accablant de multiples violences sexuelles, systématiques et impunies, qui avaient généralement lieu dans l'enceinte du sous-marin, sans échappatoire, rapporte le Daily Mail.
Une atmosphère si insoutenable par ailleurs que l'employée de la Royal Navy aurait développé des tendances suicidaires. Elle aurait commencé à s'automutiler, désespérée.
"C'était si près d'être quelque chose de bien. J'étais presque la première femme commandante d'un sous-marin dans le monde", souligne Sophie Brooke. "Dès le premier jour, je n'ai eu aucun soutien. Le leadership masculin à bord était toxique. Quand vous êtes en patrouille, les officiers supérieurs sont Dieu. Vous ne pouvez pas les signaler. Vous ne pouvez pas dire 'je ne suis pas satisfaite du comportement de quelqu'un'. Ils contrôlent si vous dormez, mangez, ils contrôlent tout. Ils utiliseraient cela comme une tactique d'intimidation. Je n'avais pas de choix", a déploré l'ancienne commandante auprès du journal britannique.
Comme le rapporte Slate, d'autres femmes officiant au sein de la Marine auraient affirmé ces dix dernières années avoir été victimes de violences sexuelles. Les femmes officiant dans les sous-marins britanniques ne représenteraient que 1% des personnes travaillant pour le Royal Navy Submarine Service.
A ces accusations glaçantes, l'amiral Ben Key, commandant général de la Royal Navy, a rétorqué : "Les agressions sexuelles et le harcèlement n'ont pas leur place au sein de la Royal Navy et ne seront pas tolérées". Avant de lancer un avertissement : "Quiconque sera reconnu coupable devra répondre de ses actes, quel que soit son rang ou son statut."