Voilà une pub dont elle se serait bien passée. A l'international, la nouvelle Miss Japon fait couler de l'encre. Et ce alors que Miss Univers ou Miss France ont davantage l'honneur des spotlights d'ordinaire. Vous vous en doutez : les raisons ressemblent plutôt à ce que l'on appelle... Un bad buzz.
Elle se nomme Carolina Shiino, a 26 ans, et se retrouve donc au coeur d'une polémique. Légitime pour certains et tout à fait absurde pour d'autres. Pourquoi ? C'est très simple. En vérité, bien que Miss Japon, la jeune femme est née en Ukraine. De quoi bousculer quelque peu l'esprit des patriotes et amateurs du fameux concours, soucieux de voir une non-native du Japon remporter le précieux sésame. Un scandale qui n'a pas lieu d'être ?
On pourrait rapidement répondre par l'affirmative à cette question rhétorique : car cela fait vingt longues années que Carolina Shiino vit au Japon. Elle est arrivée au pays à l'âge de cinq ans. Tant est si bien qu'elle est même naturalisée citoyenne. Et cependant, les débats font rage...
Un scandale médiatique qui fait réagir donc, à grands coups de sexisme et de racisme qui ne disent par leurs noms. D'ailleurs, relève 20 Minutes, la principale concernée elle-même confirme que sa naturalisation n'a pas été un long fleuve tranquille, loin de là : "Il y a eu des barrières raciales et il a été difficile d'être accepté en tant que Japonaise", explique-t-elle, ravie d'avoir remportée un concours qui témoignerait de cette "adoption".
C'était sans compter sur certains regards malveillants. Sur les réseaux sociaux majoritairement, où ce détail du lieu de naissance suscite toutes les controverses. Malgré sa connaissance aboutie de la langue japonaise, et ces deux longues décennies passées au sein du pays, de son quotidien et de sa culture. La mannequin peut en témoigner : difficile d'être la première citoyenne japonaise naturalisée à remporter le concours Miss Japon.
Un fait historique qui ne se réalise pas sans "haters". Ainsi pourra-t-on lire, dixit BFM : "Cette personne qui a été choisie comme miss Japon n'est même pas à moitié japonaise, mais une Ukrainienne pure à 100 %. Certes, elle est belle, mais il s'agit de miss Japon". Entre autres réactions qui ne brillent pas par leur progressisme. De son côté, l'organisatrice du concours, Ai Wada, insiste sur la légitimité de la jeune mannequin.
La principale concernée quant à elle, relate la presse britannique, se dit ouvertement "Japonaise dans la parole et dans l'esprit". Ce qui ne convainc pas pour autant les paroles les plus nationalistes. Affaire à suivre ?