Il y a un peu plus d'un an, le procès de Lionel Charvin s'ouvrait à Montpellier. A son issue, l'homme accusé de 11 viols et d'une agression sexuelle sur des femmes venues le consulter (il exerçait comme sage-femme et haptonome en libéral ainsi qu'à la polyclinique de Saint-Roch, à Montpellier, jusqu'en 2016) écopait de 12 ans de réclusion criminelle.
Les faits reprochés : "des gestes de nature sexuelle, notamment des 'massages' du clitoris, du périnée et des seins et des pénétrations digitales du vagin", énumérait Le Parisien en février 2021. Pourtant, "en haptonomie, la patiente n'est jamais nue, on ne touche jamais les seins, on ne fait pas de massage, on n'insère pas les doigts dans le vagin de la patiente", insistait la gynécologue et haptonome Denise Bouchut-Reveyrand, entendue à l'époque comme experte.
"Sous couvert de familiarité, de tutoiement, cet homme a manqué à la parole qu'il devait à ses patientes. Il en a fait des victimes, enfermées dans leur culpabilité. Il n'a pas hésité à profiter des femmes vulnérables, enceintes ou en plein baby blues", dénonçait alors l'avocat général Albert Cantinol, qui réclamait la peine maximale, soit 20 ans de prison ferme.
Les victimes, elles, décrivaient avoir été "tétanisées" ou "paralysées" durant les actes que l'assusé leur avait infligés. Toutes évoquaient une "confiance" trahie. Lionel Charvin plaidait de son côté "l'incompréhension et la maladresse". Une défense loin d'avoir convaincu la cour criminelle de l'Hérault, ni un psychiatre qui avait analysé dans sa personnalité qu'il jugeait "perverse", "un agresseur d'opportunité qui agit par le détournement de la confiance placée en lui".
Aujourd'hui incarcéré, le sage-femme fait face à 10 nouvelles plaintes pour des faits similaires, qui auraient eu lieu entre 2010 et 2016, rapporte France Bleu Hérault. La source proche du dossier informe qu'une nouvelle information judiciaire aurait été ouverte ; un deuxième procès pourrait avoir lieu.
De leur côté, les policiers en charge de l'affaire n'écartent pas la possibilité que d'autres voix se manifestent, et invitent de potentielles plaignantes à s'adresser aux enquêteurs de la sûreté départementale, précise l'antenne du service public. A suivre.