L'admirer ou la détester : chacun a choisi son camp. Margaret Thatcher, figure politique emblématique des années 1980, est la première et unique femme à avoir occupé pendant plus de dix ans, de 1979 à 1990, le poste de Premier ministre du Royaume-Uni. Celle que l’on surnommait la « Dame de fer », au brushing toujours impeccable et à la volonté d’acier, est décédée ce lundi à l’âge de 87 ans. Connue pour son inflexibilité, elle reste pour certains l’ultra-libérale qui a su redresser la Grande-Bretagne en période de crise tandis que d’autres gardent l’image d’une briseuse de grève qui a signé l’arrêt de mort du secteur public britannique.
Il y a un an, sortait au cinéma « The Iron Lady », un biopic sur Margaret Thatcher réalisé par la réalisatrice britannique Phyllida Lloyd et dans lequel Meryl Streep incarnait la Premier ministre emblématique des années 1980. Un film qui résume à lui seul la fascination que peut exercer Margaret Thatcher, première femme à accéder en Europe à de telles responsabilités politiques. Issue d’une famille de la petite bourgeoisie, Margaret Thatcher grimpe rapidement les échelons de la politique et prend en 1975 la tête Parti conservateur anglais avant d’être nommée au 10, Downing Street en 1979.
À son actif : elle a redressé l'économie du pays avec des réformes libérales radicales durant ses onze ans et demi de règne et ses partisans applaudissent une femme politique fidèle à ses idées, qui a su tenir jusqu’au bout des politiques difficiles. Personnage charismatique, elle a su s’imposer sur la scène politique par son caractère et ses petites piques acerbes, exaspérant et en même temps suscitant l’admiration de ses homologues internationaux, tel que François Mitterrand qui disait d’elle qu’elle avait « les yeux de Caligula et la bouche de Marilyn ».
Pour beaucoup, Margaret Thatcher restera cette « Dame de fer », fossoyeur du service public anglais, briseuse de grève, ennemie publique numéro 1 des Trade Union, grande défenseuse d’une politique ultra-libérale qui a mis à mal les classes sociales les plus modestes de Grande-Bretagne. Derrière ses tailleurs bleus impeccables, ses colliers de perle et ses boucles d’oreille imposantes, beaucoup voyaient une femme politique « intransigeante », « impitoyable », « acerbe », méfiante envers les élites et les intellectuels… Son style cash est loin de n’avoir fait que des adeptes. A tel point qu’aujourd’hui encore, plus de vingt ans après qu’elle ait quitté le devant de la scène politique, on peut trouver sur le réseau social Facebook des dizaines de pages satiriques publiées sur le thème « Thatcher Dies », dont la plus populaire « We’re having a party when Thatcher dies » (« Nous organisons une fête quand Thatcher meurt »)… Notons qu’avant même d’être à la tête des Tories, « Maggie » était déjà peu aimée par le public anglais : le Sun la consacrait ainsi dès 1972 « femme la plus impopulaire de l’année ». Ce qui ne l’empêchera pas d’être élue pour deux mandats consécutifs, en 1979 et en 1983. Là tenait peut-être tout le mystère Thatcher.
Meryl Streep, grande lady sans son masque de fer
Mort de Margaret Thatcher à l'âge de 87 ans
Meryl Streep en Margaret Thatcher : une ressemblance frappante !
Meryl Streep métamorphosée en Margaret Thatcher