Gravir des dunes de terre détrempées, ramper dans des tunnels boueux, sauter dans des cuves d’eau glacée, traverser des barbelés électrifiés… À première vue, ces activités n’ont pas le moindre attrait. Pourtant, les Français sont de plus en plus nombreux à se les infliger dans le cadre de Mud Days. Né en Angleterre à la fin des années 80, ce concept qui signifie littéralement « la journée de la boue », a débarqué en France en 2013 et immédiatement trouvé son public. Lors de la première édition organisée en septembre dernier en région parisienne, ce sont en effet plus de 13 000 coureurs qui se sont élancés dans la boue. Depuis, la communauté de Mud Guys – surnom donné aux téméraires participants - n’a cessé d’enfler au rythme du déploiement du concept à travers l’Hexagone. Pour preuve, ils étaient 22 000 sur la ligne de départ en mai dernier à Paris, 6 000 en Bretagne le mois suivant, 7 500 dans le pays d’Aix en avril et 7 000 en juillet à Amnéville (Moselle).
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Mais pourquoi un tel engouement ? Alliant défis physiques et mentaux, obstacles ludiques aux sensations fortes, les Mud Days sont particulièrement appréciés des hommes et femmes lassés de leur traditionnel footing dominical sur l’asphalte et autre séance de sport hebdomadaire. Quant au leitmotiv de chaque édition, « Running is not enough » (Courir ne suffit pas, en français), il décrit à lui seul ce qui attend chaque participant engagé. Par équipe de quatre ou en solo, et après un échauffement collectif, ces derniers doivent venir à bout d’un véritable parcours du combattant digne des meilleures unités d’élite. Long de 13 kilomètres, semés de 22 embûches en tous genres, il est spécialement étudié pour que ces sportifs amateurs produisent des efforts variés, ressentent des sensations inédites et exploitent la moindre de leurs capacités. Ainsi, en plus de l’endurance, participer à un Mud Day exige un soupçon de force physique, une bonne dose de mental, un fort esprit d’équipe et, par-dessus tout, une grande propension à s’amuser.
Car malgré la difficulté, la priorité des organisateurs est de faire rimer dépassement de soi avec entraide et bonne humeur. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’existe ni podium ni trophée, ni même classement au terme du parcours. À la place, une médaille (la même pour tous), un rafraîchissement et la satisfaction pour les Mud Guys de s’être surpassés. Un état d’esprit privilégiant le fair-play qui est sans nul doute la clé du succès de ces événements. Résultat : du simple sportif en quête de nouveaux challenges à l’équipe d’entreprise en panne de cohésion, en passant par le coureur du dimanche ou la bande d’ami(e)s à la recherche d’activités originales, nombreux sont ceux qui souhaitent relever le défi. Bonne nouvelle pour ces sportifs de l’extrême, deux Mud Days sont actuellement en préparation. L’un aura lieu à Lyon les 6 et 7 septembre prochains, le second à Carmaux (Tarn) le 18 octobre. Y serez-vous ?