On ne compte plus le nombre de (bonnes) raisons d'ériger Jacinda Ardern en "role model". Sa gestion de la crise du coronavirus par exemple, la rhétorique de la Première ministre néo-zélandaise ayant été saluée pour son pragmatisme, son empathie et sa diplomatie. Sa victoire historique aux dernières élections encore, son parti travailliste ayant obtenu pas moins de 49 % des suffrages. Et aujourd'hui, c'est en déployant la composition hétéroclite de son nouveau gouvernement que Jacinda Ardern suscite l'admiration.
La Première ministre elle-même n'hésite pas à le qualifier "d'incroyablement divers". Au total, les femmes occupent la quasi moitié des postes du nouvel exécutif, c'est-à-dire huit postes sur vingt. Mais surtout, comme l'indique encore le journal Les Echos, les Maoris représentent un quart des élus et les personnes LGBTQ plus de 14 % du nouveau gouvernement. Une composition des plus égalitaires.
Au sein de ces heureux·s·es élu·es, on trouve une personnalité emblématique : Nanaia Mahuta. Nouvelle ministre des Affaires étrangères, déjà présente au Parlement depuis 1996 et ministre du Développement maori et des Autorités locales depuis trois ans, arbore avec fierté le moko kauae, un tatouage de la communauté maorie qui prend place au menton. Au gré de ses déclarations publiques, elle n'hésite pas non plus à s'exprimer en langue māori. Du jamais vu ?
Figure familière de la politique néo-zélandaise, Nanaia Mahuta inspire à l'international : en 2018 déjà, la BBC la faisait trôner au sein de son classement des femmes les plus "empouvoirantes" de l'année. L'occasion de rappeler que Mahuta était la première femme parlementaire à porter un tatouage maori sur le visage. Interrogée par la chaîne britannique, elle insiste sur son objectif : favoriser "les aspirations" et la visibilité de sa communauté, un vrai challenge aujourd'hui. Gageons que sa nomination puisse faire bouger les lignes.
Mais par-delà la ministre des Affaires étrangères, une autre nomination a enthousiasmé l'opinion publique : celle de Grant Robertson, 49 ans, nommé vice-Premier ministre du pays. Comme le précise France 24, le bras droit de Jacinda Ardern devient ainsi le premier politicien homosexuel à porter sur ses épaules un poste de numéro deux au sein du gouvernement néo-zélandais.
"Je reçois beaucoup de messages de jeunes gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres qui se tournent justement vers nous pour leur apporter ce genre d'inspiration", s'enthousiasme d'ailleurs Grant Robertson au Guardian." Donc, je vais continuer mon travail comme j'ai l'habitude de le faire, et je suis très fier d'occuper ce rôle", poursuit-il. Les role models sont omniprésents dans ce gouvernement à la fois féminin, pro-LGBTQ, inclusif et féministe. De quoi inspirer d'autres pays ?