« Comme l'ocytocine a la réputation d'accroître la confiance en l'autre, nous nous attendions à ce que les hommes sous l'influence de l'hormone se laissent plus approcher par les femmes, mais c'est l'inverse qui s'est produit », confie René Hurlemann, l'un des chercheurs allemands qui a travaillé sur les propriétés de l’ocytocine, dans l'édition de jeudi 8 novembre de la revue The Journal of Neuroscience.
Sur les 86 participants de cette expérience, des hommes hétérosexuels en couple âgés d'environ 25 ans, 57 ont inhalé de l'ocytocine en spray, tandis que les 29 autres ont reçu une solution salée en guise de placebo. Trois quart d’heure plus tard, les chercheurs ont présenté aux hommes une femme qu'ils qualifiaient d'« attirante ». Tandis qu'elle s'approchait progressivement d'eux, ces messieurs devait juger de la distance idéale entre eux. Verdict : ceux sous ocytocine ont déterminé à environ 70 cm la distance idéale, alors que ceux ayant inhalé un placebo l'ont évaluée entre 55 et 60 cm. Du côté des célibataires en revanche, les chercheurs ont noté que les cobayes soumis à des pulvérisations d'ocytocine et ceux placés sous placebo évaluaient de la même manière la distance idéale entre une femme attirante et eux-mêmes.
Le rôle majeur de l'ocytocine dans la fidélité monogame a déjà été prouvé par d'autres études sur des campagnols de prairie.
Déjà utilisée pour traiter certaines formes d'autisme et accélérer l'accouchement, cette hormone naturelle est aussi efficace pour acquérir de la confiance en soi et favoriser la sociabilité. Elle a également fait ses preuves dans l'amélioration de l'attachement parent-enfant et serait, selon une étude récente parue en 2012 citée par myhealthnewsdaily.com, un facteur de la longévité d'un couple. En effet, si les deux personnes présentent un fort taux d’ocytocine en début de relation, ils ont plus de chance d'être encore ensemble six mois plus tard qu'un couple présentant un faible niveau de cette hormone secrétée par la neurohypophyse.
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