"La libération de la France ne s'est pas faite en un jour", rappelle à raison un documentaire d'utilité publique à revoir jusqu'au 17 février prochain sur la plateforme de francetv. Ce film s'intitule "Libération(s), dans la joie et la douleur" et c'est un intitulé qui veut tout dire.
Sous ce titre à double-sens (Libération, et libérations) il est question des trajectoires d'individus qui se remémorent cette sombre page de l'Histoire. "Elle ne se résume pas aux foules en liesse et à la victoire du général de Gaulle. Ce récit est bien plus sombre et bien plus complexe", affirme à juste titre cette immersion dans les années 40, diffusée pour la première fois le 15 août dernier.
Des voix parmi lesquelles l'on trouve celle, fameuse, de la chanteuse et comédienne, Line Renaud.
Figure populaire et si symbolique de la culture française, qui du haut de ses 96 ans nous partage des images... Très éprouvantes. Elle raconte face caméra ce qui la renvoie directement à son enfance. Et ce n'est ni évident à relater, ni évident à écouter... Mais nécessaire.
Il faut lui tendre l'oreille.
Line Renaud relate ce qu'elle a pu observer de ses yeux le jour de la Libération.
Elle habitait alors entre Dunkerque et Lille, dans un petit village qui s'appelait Le-Pont-de-Nieppe.
A savoir ? La réprimande sanglante des soldats Allemands. Elle raconte : "Le jour où on a été libérés, les Allemands se sont vengés. Ils sont parvenus à retrouver des Résistants qui se cachaient... Et devant nos yeux, ils les ont tués"
"On a tous vu les Allemands tirer sur ces six résistants, là, sous les yeux des enfants ! Et les familles de ces résistants...,", poursuit-elle, très émue, la voix tremblante. Au bord des larmes, Line Renaud conclue, de ces mots qui valent bien des discours : "C'est dur de se souvenir de tout ça. On a mis du temps à chasser ça...".
"Ce sont des libérations intenses et contrastées selon chaque région, chaque ville, chaque village. Des libérations du point de vue des civils, en joie, en fêtes, en espérances, mais aussi en doutes et en souffrances", synthétise avec nuance cette exploration fondamentale, à la fois intime et collective, de tout un pan de notre histoire nationale.
La Libération est synonyme de bien des violences, et notamment de violences de genre, prenant la forme de bien des agressions - leur réalité est encore trop euphémisée. Rappelons à ce titre que 20 000 femmes ont été officiellement "tondues" à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Indispensable, pour ne jamais oublier.