« Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? ». Cette sortie de Valérie Pécresse contre la réforme du congé parental dans une interview publiée sur le site du « Journal des femmes » n’est pas restée sans réponse. La ministre du Logement, Cécile Duflot, a réagi sur Twitter sans tarder, se disant « dégoutée », jugeant que les propos de Valérie Pécresse rabaissaient ainsi « les femmes (et les hommes) qui changent des couches ». Sur le réseau social, Maxime Ruszniewski, porte-parole de Najat Vallaud-Belkacem, a lui aussi relevé la phrase, tweetant mardi : « Valérie Pécresse, députée des Yvelines, UMP, découvre le chromosome Pampers. » Catherine Coutelle (PS), la présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée, a quant à elle accusé l’ancienne ministre dans un communiqué d’avoir une vision « archaïque et rétrograde de la famille qui réserve aux femmes les tâches domestiques et aux hommes les tâches plus valorisées ».
Et pour cause, selon l’ancienne ministre les couches ne seraient pas un sujet assez sérieux pour les papas. Pour Valérie Pécresse, la réforme du congé parental - qui prévoit que, pour conserver le droit à un congé parental de trois ans, le second parent en prenne désormais six mois - est vouée à l’échec. Pour Valérie Pécresse la solution n’est pas celle proposée par le gouvernement : « Si on veut rééquilibrer les responsabilités des pères et des mères dans l'éducation, il faut certes inciter les pères à prendre un congé, mais ils le prendront d'autant plus volontiers avec un enfant un peu plus âgé, et cela sera socialement mieux vécu par les entreprises de voir les pères s'impliquer dans des problèmes un peu plus compliqués ».
Pour la députée Catherine Coutelle, « les propos de Valérie Pécresse contribuent à renforcer les inégalités et stéréotypes sexistes ». « Les femmes n'ont pas à porter l'ensemble des tâches domestiques, et la maternité ne doit plus être un frein aux carrières des femmes ; les hommes doivent pouvoir s'impliquer et s'épanouir en tant que pères sans s'exposer aux mépris et incompréhensions », a-t-elle ainsi rappelé dans un communiqué avant de défendre la réforme du gouvernement. Selon elle, celle-ci devrait en effet permettre « d'assurer un partage plus juste des responsabilités au sein des ménages et d'accroître le niveau d'emploi des femmes ». Dans son interview, Valérie Pécresse disait en effet « soupçonner » le gouvernement de « vouloir faire des économies, car un congé parental de deux ans et demi est moins cher qu'un congé de trois ans... ».
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