Généralement remboursée par la Sécurité sociale, pratique et indolore, la pilule a été, pendant quarante ans, le moyen de contraception préféré des Françaises. Mais le débat médiatique autour de la dangerosité des pilules de 3e et de 4e génération, accusées d'augmenter les risques d'accidents vasculaires, a mis fin au schéma « tout pilule » et orienté les femmes vers de nouveaux modes de contraception. C'est ce que met en lumière un rapport du ministère de la Santé, rendu public le 26 septembre dernier à l'occasion de la Journée mondiale de la contraception.
Ainsi, depuis le scandale des pilules nouvelle génération, survenu en début d'année, une femme sur cinq a changé sa situation contraceptive, et remplacé sa pilule de 3e et de 4e génération par d'autres modes de contraception.
Les ventes des pilules 3G et 4G ont, depuis la fin de l'année 2012, chuté de 36%, tandis que les ventes de contraceptifs oraux de 1re et de 2e génération ont globalement augmenté de 24,3% sur les 9 premiers mois de l'année 2013.
Toutefois, note le rapport, la plus forte progression des ventes, de l'ordre de 45,1%, concerne les dispositifs intra-utérins non imprégnés de progestatifs (DIU au cuivre). Les stérilets séduisent notamment les femmes âgées de 30 à 39 ans (46% des ventes), et celles de 20 à 29 ans (29% des ventes).
Faut-il pour autant conclure que toutes les femmes ont, avec la polémique autour des pilules de 3e et de 4e génération, changé de moyen de contraception ? Selon le magazine Top Santé, au contraire, certaines femmes, apeurées par les conséquences de la pilule sur leur santé, auraient simplement arrêté de la prendre sans y substituer une autre méthode contraceptive.
« Les clientes ont pris peur et ont arrêté leur contraception sans même aller voir leur médecin ou leur pharmacien. Résultat, il y a beaucoup d'augmentation au niveau des pilules contraceptives d'urgence », indique une pharmacienne au magazine. D'après Top Santé, les ventes de pilules du lendemain auraient augmenté de 5% entre janvier et juin 2013. Le nombre d'IVG est pour sa part resté stable.
Moins alarmiste, le ministère de la Santé indique que « le taux de couverture contraceptive », évalué à 97% chez les femmes ne souhaitant pas de grossesse et ayant des rapports sexuels, « reste de très bon niveau en France ».