Les pilules qu’on appelle « minidosées », de 3e ou 4e génération, auraient été prescrites à l’excès, au mépris des mises en garde des autorités de santé. C’est ce que prétend le directeur général de l’ANSM, Dominique Maraninchi. Ces pilules, qui concernent aujourd’hui près de 2 millions de femmes en France, font l’objet d’une trentaine de plaintes adressées par des patientes faisant état de problèmes de santé graves.
Selon l’ANSM, plusieurs alertes auraient été émises dans le passé au sujet des risques thrombo-emboliques des pilules de 3e génération, elles ne seront d'ailleurs plus remboursées à partir de septembre 2013. Celles-ci se trouvent pourtant de plus en plus plébiscitées par les femmes puisque leur dosage provoque moins d’effets secondaires (pression artérielle, prise de poids, pilosité accrue, cholestérol). Pour autant, il n’existe pas de contre-indication particulière sur les pilules de 1re et de 2e génération. Ainsi, pour faire diminuer « l’emploi excessif » de ces pilules, Dominique Maraninchi évoque la possibilité d’en « réserver les conditions de prescription et de délivrance pour en limiter l'utilisation, pour être sûr qu'elles ne soient utilisées qu'en deuxième recours et la réserver à des spécialistes », a-t-il expliqué.
Pour l’heure le mot d’ordre face aux inquiétudes liées à ces pilules reste donc de diminuer le niveau des prescriptions « pour que le taux d'exposition des personnes à risque diminue ». La prescription des pilules de 3e et de 4e génération pourrait donc être réservée aux patientes ne supportant pas ou présentant une contre-indication aux pilules de première ou deuxième génération. Une réunion du conseil d'administration de l'ANSM a été fixée au 14 janvier pour évoquer les effets secondaires des pilules de 3e ou de 4e génération.
Les 30 dossiers de plainte incriminant les pilules de 3e et 4e génération ont été transmis à Maître Philippe Courtois, l’avocat de Marion Larat. Cette jeune femme de 25 ans a jeté un pavé dans la mare en accusant la pilule contraceptive de 3e génération Méliane (produite par les laboratoires Bayer) d’être responsable d’un AVC qui l’a laissée paralysée à 65%.
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