Société
#IveCriedAtWork : et si on osait exprimer ses émotions au travail ?
Publié le 21 mai 2018 à 15:02
Par Léa Drouelle
Dans le monde de l'entreprise, laisser libre court à ses émotions et craquer en public reste très mal vu, voire tabou. Pourtant, il faut oser, clame Jennifer Palmieri. Son appel a libéré la parole des femmes, qui ont témoigné sur Twitter en utilisant le hashtag #IveCriedAtWork ("j'ai pleuré au travail").
#IvecriedAtWork : et si on osait exprimer ses émotions au travail ? #IvecriedAtWork : et si on osait exprimer ses émotions au travail ?© Getty Images
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Au travail, contrôler ses émotions et ne jamais se laisser aller constitue la règle d'or dans de nombreuses sociétés. Un principe pourtant absurde, puisque ne nous ne sommes pas des robots et ne nous laissons pas nos sentiments et émotions sur le seuil de la porte dès que l'on franchit les portes du bureau.

Heureusement, ce vieux précepte est en phase de changer. En témoigne le récent succès du mot-dièse #IveCriedAtWork ("j'ai pleuré au boulot"), lancé il y a un mois après la parution de l'ouvrage de l'Américaine Jennifer Palmieri. Dans son livre Dear Madam President : An Open Letter to the Women Who Will Run the World, cette pro de la communication raconte avoir pleuré devant Hillary Clinton et Barack Obama, lorsqu'elle dirigeait la communication de leurs campagnes pendant les élections américaines.

"J'ai pleuré dans le bureau ovale"

Son ouvrage contient un chapitre entièrement consacré au fait de pleurer au bureau. Intitulé "Nodd less, cry more" ("Acquiesce moins, pleure plus"), il invite les femmes à oser pleurer devant les autres au travail, plutôt que de se réfugier dans les toilettes ou de réprimer ses émotions pour paraître "forte".

"J'ai pleuré dans le bureau ovale, dans l'aile ouest (...), sur les promenades présidentielles, dans les salles d'attente du Kremlin, de fatigue et de frustration. J'ai pleuré devant Hillary Clinton, j'ai pleuré devant Barack Obama, je suis une évangéliste des pleurs", plaisante-elle dans une interview vidéo publiée sur le site Mic.

L'Américaine donne ensuite un conseil à toutes les personnes qui ont déjà ressenti ce besoin de pleurer sur leur lieu de travail mais se sont abstenues. "Ne censurez pas vos passions et vos émotions. Si vous êtes émue aux larmes car vous êtes énervée ou frustrée, ou parce que c'est quelque chose d'important, faites-le", encourage-t-elle.

Son message a largement été entendu. Sur Twitter, des féministes du site Women in The World ont lancé le hashtag #IveCriedAtWork. De nombreuses femmes y ont répondu. Voici quelques témoignages repérés sur Twitter :

"Pleurer est une émotion comme les autres. C'est une réponse. Et pour certains d'entre nous, c'est presque incontrôlable. C'est à peine un défaut de caractère. Ceux d'entre vous qui ne peuvent pas le supporter peuvent s'en aller. "

"Je pleure tout le temps au travail. Quand je suis heureux, frustré, déçu, déçu, fier - c'est un exutoire physique de beaucoup d'émotions. Et parfois, le travail est émotionnel."

"Bien sûr, j'ai déjà au travail pleuré de nombreuses fois. Surtout parce que les passionnés peuvent libérer leurs émotions assez rapidement : être vraiment heureux comme être vraiment frustré. La façon dont les autres vont réagir face à vos pleurs (vos collègues/employés) est aussi importante ! "

"C'est le moment pour les femmes"

Ce nouveau mouvement de libéralisation de la parole donne ainsi l'occasion aux femmes de s'exprimer sur une pratique taboue dans les entreprises, qu'il est plus que temps d'abolir. "C'est le moment pour les femmes", affirme Jennifer Palmieri.

À cela, on a envie d'ajouter que c'est aussi "le moment pour les hommes" : en effet, tout le monde devrait pouvoir se sentir libre d'exprimer ses émotions sur son lieu de travail, et ce peu importe qu'on soit un homme ou une femme.

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