Le dress-code imposé dans les établissements scolaires américains est en train de devenir très problématique. Il n'y a qu'à faire un tour sur les réseaux sociaux pour s'en rendre compte : les histoires virales évoquant une adolescente renvoyée de son école à cause de sa tenue jugée inappropriée sont légion. A chaque fois, les lycées se cachent derrière un argument aussi grotesque que sexiste : les filles ne doivent pas distraire les garçons et donc, il faut qu'elles se cachent. Mais en rejetant la faute sur les adolescentes, les établissements scolaires contribuent surtout à la culture du viol. Sexualisées alors qu'elles sont encore mineures, pointées du doigts pour des tenues loin d'être provocantes, blâmées pour le comportement de leurs camarades masculins, les jeunes filles se retrouvent pénalisées à cause de leur sexe.
Les adolescentes elles-mêmes ont beau tenté d'éduquer le système scolaire à coup de messages affichés dans les couloirs de leurs lycées et de pétitions , il semble que les mentalités des administrateurs ne soient pas prêtes d'évoluer. Récemment, Jim Bazen, le principal du lycée chrétien de Grand Rapids dans le Michigan, a ainsi publié une tribune sur un site internet local pour faire comprendre à tous que si les dress-codes sont là, c'est pour empêcher que les garçons ne transforment les jeunes filles en "objets sexuels". Selon lui, "dire qu'imposer un dress-code fait plus de mal qu'autre chose aux adolescentes est un double standard parce que ces dernières ne pourront jamais se mettre dans la tête de leurs camarades". Voilà, voilà.
La tribune de Jim Bazen est un pot-pourri de clichés sexistes. Non seulement les filles sont responsables du comportement des garçons, mais ces derniers sont aussi présentés comme des prédateurs incapables de réprimer leurs pulsions sexuelles. Il écrit ainsi :
"Le seul moyen d'aider les jeunes hommes à ne pas traiter les filles en objets sexuels est de dire à ces dernières de se couvrir ! En voyant une jeune fille habillée convenablement, un jeune homme ne la verra pas comme un objet sexuel mais pour la personne qu'elle est vraiment. Un jeune homme n'a pas forcément l'intention d'avoir du désir, mais quand une fille vêtue de manière impudique passe devant lui dans les couloirs du lycée, il aura des pensées sexuelles".
Pour ce principal, si le problème vient des garçons, il doit néanmoins être réglé par les filles. Mais peut-être qu'au lieu d'enseigner la culture du viol aux plus jeunes, on pourrait leur inculquer les valeurs du respect. Ainsi, garçons et filles partiraient d'un pied d'égalité dans la vie. Enfin on dit ça hein...