Nicolas Sarkozy est entré de plain-pied dans la campagne jeudi soir, 24 heures à peine après s’être déclaré candidat sur TF1. Lors de son premier meeting à Annecy il s’en est pris au discours économique de François Hollande : « Quand on dit à la presse anglaise qu'on est libéral et quand on vient expliquer aux Français que l'ennemi, c'est la finance, on ment, on ment matin et soir et ce mensonge n'est pas à l'honneur de celui qui le professe ». Le président sortant faisait allusion à l’interview accordée par F. Hollande au quotidien britannique le Guardian, et au meeting inaugural du Bourget. Toutefois, le nom du candidat PS n’a pas été prononcé.
L’obstacle des corps intermédiaires
Deuxième cible de la verve du candidat Sarkozy, les élites politiques, économiques, administratives et syndicales, qu’il accuse d’être repliées sur elles-mêmes et taxées d’« immobilisme ». « J'ai pu mesurer pendant cinq ans à quel point les corps intermédiaires font écran entre le peuple et le gouvernement : les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, les commentateurs, tout le monde veut parler à la place du peuple sans jamais se soucier de ce que le peuple veut, de ce qu'il pense et de ce qu'il décide, comme si le peuple n'était pas assez intelligent, pas assez raisonnable », a-t-il déclaré. Une façon de légitimer la proposition de soumettre ses projets au référendum populaire : « ceux qui ont poussé des hurlements parce que j’avais osé prononcer le mot référendum ». Pour eux, « se soucier de ce que pense le peuple, c'est se vautrer dans ce qu'on appelle le populisme! », a-t-il ajouté.
« La France a beaucoup changé »
Dans une sorte de séquence confession-bilan, Nicolas Sarkozy a confessé des erreurs commises au cours de son quinquennat, en soulignant qu’il s’était « toujours efforcé d'être juste, d'être sincère et de donner tout ce qu' (il) pouvait ». Il s’est aussi félicité des réformes accomplies : autonomie des universités, carte judiciaire, régimes spéciaux de retraite, service minimum dans les transports en commun, retraites, suppression de la taxe professionnelle, « déverrouillage » des 35 heures... Le candidat considère comme ses « plus grandes fiertés » entre 2007 et 2012, le fait de n'avoir jamais « reculé devant aucune réforme », et « de n'avoir jamais cédé à la pression de la rue ».
Nicolas Sarkozy a par ailleurs nié la droitisation des débats, assurant qu'il ne comptait pas opposer pendant la campagne présidentielle « la France de droite » à la « France de gauche ».
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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