Deuxième grand meeting pour François Hollande, mercredi au Grand-Quevilly (Seine Maritime), le fief du député socialiste Laurent Fabius. Mais avant de ranimer devant les quelque 10.000 personnes (selon le Parti socialiste) réunies au Zénith le souffle républicain qui avait fait son succès au Bourget, le candidat socialiste à la présidentielle s’est offert un petit tour dans les rues de Rouen, sa ville natale. Maison de son enfance, école maternelle, club de foot, souvenirs affectifs, voilà pour la visite « émouvante », selon ses propres mots. Puis vint la séquence « pure politique » dans une salle comble où quelques têtes connues avaient fait le déplacement : le comédien Denis Podalydès, l'actrice Eva Darlan, les écrivains Erik Orsenna et Philippe Besson, ou encore l'agent Dominique Besnehard. François Hollande a rappelé les valeurs cardinales de « vérité », « travail » et « justice », rassemblées dans une République « unie et laïque », tout en réitérant sa promesse de faire revenir le « rêve français » de progrès.
Mais par-delà les militants gonflés à bloc qui brandissaient fanions et drapeaux, c’est au président Nicolas Sarkozy que le député de la Corrèze s’est adressé, alors que le chef de l’État annonçait officiellement au même moment sur TF1 sa candidature à la présidentielle. Il a raillé un « président candidat » devenu ce mercredi « candidat président », et qui devrait « présenter ses excuses » pour « le fiasco » de son quinquennat. Ironie et bons mots pour disqualifier la candidature de son adversaire : « la vérité, c’est que le président candidat est candidat depuis 5 ans, à peine élu il était en campagne, à peine entré il était déjà sortant ». Puis mise en garde contre la stratégie de son rival : « il prétendra que les recettes de l’austérité sont des remèdes du 21e siècle, qu’il faut oublier le bilan, que la crise est passée par là, que tout s’efface », « mais c’est sa politique qu’il faut changer », a-t-il estimé. Sur le fond, François Hollande a de nouveau fustigé la finance, et épinglé la proposition du candidat Sarkozy d’un référendum sur la formation obligatoire des chômeurs avant de lancer, sous les applaudissements, « le seul référendum que je connaisse, c’est le 6 mai !».
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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