Fatiha Gervasoni est une maman nancéienne qui occupe un emploi d’appui administratif au pôle formation de l’ERDF. Mais, avec moins d’un vingtième à chaque œil, elle est presque aveugle, ne distinguant qu’un voile opaque, doit se déplacer avec une canne, utiliser des outils d'agrandissement et des logiciels spécifiques pour accomplir son travail. Mais sa cécité est un handicap qui entrave aussi son évolution de carrière : « J’avais des limites importantes, nos propres logiciels d’entreprise n’étant pas toujours compatibles avec les outils d’agrandissement », confie-t-elle à l’Est Républicain.
Au mois de juillet, elle devient l’un des trois testeurs de lunettes à très haute valeur ajoutée produites par Essilor. Et redécouvre la vue. Grâce à cet outil technologique, elle ne se lasse pas de regarder ses enfants : « Je les touche sans cesse, les approche le plus près de mes yeux, mais là, oui, j’ai découvert quelque chose que j’ignorais d’eux… », avoue-telle. Ces lunettes à réalité augmentée sont un prototype rare qui intègre une petite caméra. A l’aide d’une télécommande, Fatiha peut zoomer sur les objets de son quotidien et agrandir l’image au maximum, après quoi elle prend une photo qui s’affiche sur le verre de ses lunettes. Depuis, elle se rend régulièrement à Paris pour procéder aux tests et aux ajustements qui seront nécessaires pour qu’elle puisse bénéficier de ces lunettes au travail puis chez elle. Elle livre un compte rendu hebdomadaire de ses sensations nouvelles à Essilor. Des sensations simples qu’elle a hâte de pouvoir inspecter au long terme comme elle reconnaît : « C’est tout bête, mais je pense souvent à la sensation que ça me fera de pouvoir enfin introduire un fil dans le chas d’une aiguille… »
Manon Adoue
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